Lettre à toi

Je t'écris cette lettre. A toi, toi ma dépression. C'est l'heure du départ des années sombres. Des idées noires.

Ma vie n'est plus la même. Tu te rappelles on s'est connu un soir d'été ? Je ne trouvais plus de raison d'exister. Et me plonger dans tes griffes me rassurait.

Tout les matins, toutes les nuits tu étais là tout près de moi. Ma gorge se nouait. Mon corps se crispait. Mon cœur, lui, il saignait. Tu me disais de sourire au Monde, pour que personne ne viennent panser mes blessures. Parce que de toute façon, à quoi bon ? Le monde n'était plus qu'un fruit pourri.

Je ne croyais plus en rien. En l'écriture. Aux rêves. A l'amour. A l'amitié. Je me disais que tout était éphémère. Alors je bâtissais des murailles autour de mon cœur.

Je regardais les gens de haut, et je prenais cet air abusé. Ou bien fuyard. C'était bien plus facile de ne pas s'attacher. Parce qu'en réalité c'est une fois qu'on les connaît ces émotions que nous souffrons.

Les enfants ne connaissent les monstres seulement si on leur montre, sinon ils restent innocents et heureux.

Toi, ma dépression, tu m'as emmené sous terre, là où je me sentais mourir à petit feu. Je suffoquais. Mais je refusais au fond de moi de m'abandonner à toi. Alors j'ai repoussé le trou. Celui où tu voulais m'emporter.

Je voulais atteindre à nouveau la lumière du soleil. Je l'ai retrouvé la lumière, celle qui te donne envie de chanter et de rire.

Alors j'ai couru jusqu'à en perdre haleine, loin de toi, je vais vivre ma vie. Je vais la vivre à 100 à l'heure. Tel un sprinter dans sa course.

Et quand j'aurais mal. Je courais à nouveau. Je ne te laisserais plus jamais m'attraper, je suis libérée.

Et je voulais seulement te dire Adieu.