Lettre à un ami -1
Anne Mel
Un homme écrit à son ami pour lui raconter sa rencontre avec une femme
Henri,
Le courrier de ce matin aura pour vous une saveur différente des billets précédents mon ami. Si je vous écrit dès les premières lueurs du jour c'est parce que je ne tiens plus en place et que ce n'est qu'a vous, cher compagnon de mes heures les plus sombres, que je veux confier le ravissement qui me submerge maintenant depuis plusieurs heures.
Mon ami, elle est venue à moi.
Cher Henri, vous qui m'avez vu, pendant des mois, frissonnant de tourments, au supplice de ses silences, spectre parmi les vivants, vous qui m'avez imploré au renoncement parce que vous redoutiez que j'y perde la raison. Henri je suis aujourd'hui le plus complet des hommes.
Quelle beauté, quelle merveille ! Elle était là, enveloppée de mon amour il y a encore a peine quelques minutes. J'aimerai parvenir à vous traduire ici l'extase qui m'imprègne tant je suis comblé.
J'ai peine à reprendre mon souffle et si je n'étais pas contraint par la loi de Newton je vous écrirais en dansant une sarabande. Cependant, il me faut rester assis si je veux vous faire partager l'enchantement que fut cette nuit.
Je vous écrivais donc que l'objet de ma passion avait enfin consenti à répondre à ma dernière prière. Pourquoi ? Je ne saurai vous répondre et la douce moiteur qui trempe encore les draps de mon lit montre qu'il est bien trop tôt pour laisser le doute et l'angoisse pénétrer mon coeur.
Enfin elle était là, enfin je pouvais la tenir entre mes bras. Henri, comprenez-vous ? Mon fol espoir fut entendu et j'ai pu goûter les délices de son abandon et de sa totale abdication lorsqu'elle a offert son corps et son âme à mon ardente et toute dressée volonté de faire d'elle mon immortelle.
La douceur de ses lèvres, la chaleur de ses baisers…
Impudique sous mes caresses les plus osées, jouissive sous mes invasions hardies, voluptueuse sous mes incursions les plus démentes, devenant polissonne même lorsque je suspendais ma besogne pour la contempler, ce fut une amoureuse magnifique au corps qui s'éveille. J'ai pu l'étreindre si pleinement que je pouvais sentir son humidité se déverser sur l'objet de ma fierté. Elle fut mienne Henri, totalement.
De la commissure de ses lèvres jusqu'à la pointe érigée de son entrecuisse, j'ai fait d'elle ma femme.
Que vais-je devenir à l'orée de ce nouveau jour ?
Je la veux encore et encore.
Avec amitié
Edouard
de belles confidences
· Il y a plus de 8 ans ·menestrel75
Oh ! Magnifique ! Et je le vois bien plume d'oie à la main, dentelle au poignet, cheveux bouclés sur chemise entrouverte écrire sur parchemin cette lettre à son ami. Quel romantisme dans l'érotisme, bravo Anne !
· Il y a plus de 8 ans ·Louve
Un coup de cœur !!
· Il y a plus de 8 ans ·Louve