Lettre à un ange...
s-trelia
J'aurais eu tant de choses à te dire, mais aucun mot n'a pu sortir...
Je ne souffre pas, je ne souffre plus. Je ne laisse plus les doutes m'envahir ni même l'amour me détruire. J'ai puisé en mes erreurs la force qu'il me fallait pour vivre aujourd'hui comme je l'entend.
Libre. Libre d'être celle que je dois être. Libre d'être celle que je suis.
Moi, la paumée, la gamine insoumise, la ptite rebelle au regard triste, je suis devenue une femme.
Je m'y suis obligée. Il le fallait. C'était ça ou crever.
J'ai fait dans ce monde mon petit univers, j'ai établit mes quartiers, loin des villes, loin de tout ceux qui ne pensent qu'à gagner, qu'à compter, qu'à plaire sans exister.
Je cultive mon existence dans les jardins du rêve et de l'espoir, car j'espère toujours que ce monde changera et que l'on fera de chaque Homme de très grands philanthropes.
Je sais, tu as toujours eu du mal à le concevoir, l'Homme est un être abject, il ne se sert de son intelligence que pour se détruire lui même.
Qu'importe, j'aime à penser que sur les milliards d'habitants, quelques petits milliers luttent encore et toujours pour sauver cette belle humanité. Je conserve en moi ce talent, tu le sais.
J'aime encore faire prendre conscience aux autres à quel point il est bon de faire preuve de tolérance, de pardon et de générosité.
Je n'ai pas pu te dire tout cela. Je n'ai pas trouvé les mots... Et puis surtout, tu es parti trop tôt...
J'ai eu mal tu sais, quand tu nous a quitté. Mais je me suis relevé parce qu'il le fallait. Elle était là, tout près de moi. Comment lui dire qu'il fallait qu'elle vive alors que moi je désespérais de ne pas mourir ? Il m'a fallu me convaincre que l'existence n'était pas que souffrance pour lui apprendre à lutter, pour lui enseigner ce que moi, j'avais appris. Un peu de toi...
Je suis comme toi. Solitaire. Mais je ne suis pas seule. J'aime à le savoir, à te le dire, même si au fond de moi, je suis souvent très esseulée, ils sont pour moi chaque lueur d'une nuit étoilée...
Ils sont ma vie.
Vois comme j'ai grandi.
Moi... La ptite gamine aux yeux si tristes...
Si tu me voyais aujourd'hui, tu verrais dans mon regard des étoiles scintillantes.
Tu saurais à quel point je suis heureuse de les avoir en moi.
Tu serais fière de moi.
Je vieillis bien. Moi qui ne voulait pas vivre... J'avais peur de cette vie bien plus que de ma propre mort... Mais je vis, je respire, et je n'ai plus peur. J'ai compris. Compris qu'il me fallait vivre pour pouvoir partir, quand le moment viendra, sans regret, sans remord ni repentir...
Comme toi...
Je sais. Un jour je te dirais tout ça...
En attendant, de là où tu te trouves... Veille encore un peu sur moi...
J'ai besoin de toi...
les mots laissent parler nos sentiments, c'est parfois la seule façon de les exprimer ! je l'ai appris aussi...
· Il y a plus de 12 ans ·Sylvie Palados