Lettre de misère. Vœux d'agonie.

Je suis une adolescente, une adolescente de quatorze ans.

Durant cette tranche d'âge, certains se demandent qui ils sont, ce qu'ils sont. Les plus vantards attendent quel exploit unique la vie leur demande d'accomplir, les plus déprimés s'interrogent sur pourquoi ils existent.

Tu étais souvent déprimée, Ô pauvre petite nature.

 Moi je suis perdue entre ces trois choix de vie, car je ne me suis jamais posée ce genre de question. Je ne sais pas qui je suis, mais je ne le cherche pas désespérément. Je ne me demande pas pourquoi je suis arrivée sur Terre, je n'attends pas l'exploit que je ferais un jour ou pas. Je suis la figurante de la vie des autres et le personnage principal de la mienne. C'est tout.

Tu voulais être l'héroïne de toutes les vies ? L'ignorance et l'orgueil t'auront bouffée avant l'heure.

Inutile de me juger parce que je ne pense pas comme toi. Inutile de me planter un couteau dans le dos en croyant que je ne te vois pas. Je me fous moi-même un poignard au cœur, j'ai pas besoin de toi pour souffrir. Tout comme je n'ai pas besoin de ton hypocrisie pour aller mieux. Regarde mes mains, voie leur pâleur effrayante, ce n'est que la douleur de toutes ces années qui remonte à la surface.

Regarde mes yeux, ils sont rouges de tristesse, blancs de maladie et marron par simple volonté de vivre. Mais tu discernes l'aura noire qui l'avoisine ? Ô comme je te déteste... mais maintenant je suis heureuse. Oui, je suis heureuse. Heureuse depuis que toi (Claire) et ta pauvre fausse amie êtes parties à l'autre bout de l'île.

Mes tourments me quittent, ils ont bien failli emporter ma vie en s'estompant de mon corps. Comme j'ai mis des années à éponger ton poison de mon esprit, à retirer douloureusement tes crocs envenimés de ma tête naïve. Claire... Tu disais avoir été ma première vraie amie ? Moi je pense que tu as été ma première vraie erreur. Au revoir, et pourris encore un peu dans ta nouvelle vie. Et si tu m'envoies encore tes messages insultants.

Sache que tu peux aller misérablement te faire foutre. Cordialement, le souvenir de tes heures sombres.