Lettre ouverte aux lycéens de France
emilien
A défaut de pouvoir diffuser ma lettre de la façon dont je l'aurai souhaité, je la publie ici en espérant qu'elle ait une portée au minimum identique à celle que j'espérais.
Par l'intermédiaire de cette lettre ouverte je souhaite rappeler que la minute de silence observée le 8 Janvier et les marches silencieuses qui ont suivit le Dimanche 11 Janvier ne doivent pas constituées les seules actions de nous autres citoyens français.
L'acte terroriste qu'a subit la rédaction de Charlie Hebdo constitue une allégorie de la violence que nous ne pouvons pas nous permettre de tolérer.
Il est également de notre devoir de nous rappeler des chroniqueurs, dessinateurs qui ont été assassinés lors de cette abomination, mais nous devons également nous souvenir des 2 membres des forces de l'ordre ainsi que du personnel qui furent tués lors de cet attentat et avoir une pensée pour les familles de ces personnes.
Que l'on soit d'accord, ou non, avec les publications récentes ou bien plus anciennes du journal Charlie Hebdo, il est primordial de se rappeler que la violence n'est qu'une ineptie, incapable de résoudre des différends de quelques sortes qu'ils soient. Cet acte d'une violence inouïe ne doit pas mener à une forme d'aliénation de notre liberté d'expression et de presse mais à son affirmation.
Les événements perpétrés le 07 Janvier viennent porter atteinte à nos principes démocratiques propres à la République qu'est la France. Notre liberté de la presse est une caractéristique fondamentale des valeurs démocratiques de notre pays et porter atteinte à celle-ci ne doit pas l'affaiblir. La liberté d'expression est une valeur indissociable de notre République, et j'en jouis actuellement en publiant cette lettre. Les atteintes faites à nos concitoyens et aux symboles forts de la République qui ont été touchés ne doivent mener qu'au rassemblement et à l'affirmation du peuple Français comme un peuple libre de s'exprimer et de débattre.
Bien sur, il convient également de ne pas oublier les violences perpétuées à Paris lors de la prise d'otage porte de Vincennes. C'est au total 17 personnes qui sont décédés des conséquences de la haine et de la folie cette semaine. La violence touche toutes les catégories sociales, toutes les croyances et tous les français, il est donc plus que jamais temps de se réunir.
Mais plus important encore, je ne souhaite pas exprimer l'atteinte faites à notre démocratie que Mme Vallaud-Belkacem a déjà mise en avant dans sa lettre lue dans chaque établissement scolaire dans le cadre de la minute de silence. Je suis ici car en tant qu'Homme, en tant que Citoyen Français, en tant que lycéen, je veux participer au changement de notre société. Je suis ici car notre action ne doit pas se résumer à la minute de silence observée Jeudi Dernier, je suis ici car j'ai confiance en nos institutions, mais je suis surtout ici car je garde confiance en l'Homme et en la possibilité d'un peuple uni.
Nous sommes des lycéens, âgés de 15 à 19 ans, de toutes origines sociales, aux idéaux différents, aux croyances différentes, mais nous avons un point commun : notre jeunesse. Cette jeunesse, qui constitue pour moi l'espoir d'un changement dans la société, cette jeunesse avec laquelle j'ai grandi et dans laquelle j'ai vu et je vois des personnes tolérantes et unis, cette jeunesse qui se forge ses propres opinions et qui est prête à revendiquer sa liberté de s'exprimer. Cette jeunesse, une jeunesse dont je fais partie et qui constitue l'avenir de la France. Alors en tant que prochains adultes, prochains actifs, prochaines mères, prochains pères, il est de notre devoir de ne pas oublier mais surtout de participer à la création d'un peuple tolérant et uni. La couleur de peau, les idéaux politiques ou la religion ne changent pas l'Homme mais l'améliorent, ils font de chacun de nous quelqu'un d'unique qui participe à la création d'une population pluraliste. Nous autres jeunes, réputés plus tolérants que les Français des générations antérieures, nous nous devons de partager cette image : l'image d'une population certes différente dans les faits, mais on ne peut plus unis en soi. Plus qu'un symbole de tolérance, il est de notre devoir de veiller à ce que l'horrible tragédie qui a eu lieu ne soit pas oubliée mais surtout, il est de notre devoir de transmettre aux générations futures ces principes de tolérances. Je dis aux générations futures mais nous sommes aussi responsables de faire de nos familles, de leurs amis et de tous les gens que nous connaissons, des partisans d'une paix dans la différence.
Je n'ai qu'un seul objectif et qu'un seul rêve : c'est que cette tolérance que je viens d'exprimer, devienne universelle.
Cet objectif de tolérance ne peut être atteint qu'en reconnaissant les fautes et les influences de chacun dans la situation du pays actuellement. S'arrêter à cette idée de jeunesse qui représente l'avenir ne ferait que promouvoir une idée que nous savons tous déjà nécessaire. C'est pour cela que je souhaite exprimer le fond de ma pensée. Le fond de ma pensée réside dans le problème qu'une partie de la société française a développé avec l'Islam. Au travers de ce texte, je souhaite souligner à quel point nous nous devons d'en faire plus. Plus qu'une minute de silence, plus qu'une marche silencieuse, plus qu'un texte expliquant que l'on doit se réunir. Nous devons dénoncer, dénoncer les amalgames pour avancer. Dénoncer l'image négative qui a été donnée à la religion musulmane ces dernières années et dénoncer la pression médiatique qui est réalisée sur cette communauté. Je reste dans le cadre de ma liberté d'expression et je souhaite, quitte à brusquer certains d'entre vous, insister sur l'amalgame qui, à la base, ne devrait pas exister. Respectant toutes les religions, je suis outré de devoir rappeler quelque chose comme ça. Car le seul objectif que j'ai en écrivant ce texte, c'est que nous participions à la destruction de l'amalgame mais plus que ça, à la nécessité de se justifier de la part de cette communauté. La communauté musulmane n'est en aucun cas responsable des malheureux décès qui ont eu lieu, l'amalgame en est le responsable. L'amalgame est responsable du fanatisme et l'amalgame participe à l'isolement de certains individus. Les terroristes responsables de cet affreux événement ne devraient être appelés « islamistes » mais « fous », « psychopathes », « malade mentaux » ; et plus qu'une marche ou qu'une tirade nous devons participer à la destruction de ce qui est normalisé dans nos médias aujourd'hui. Nous devons participer à l'arrêt de l'alimentation de l'amalgame en arrêtant d'assimiler des actes comme ceux-ci à la religion et en les considérants tel qu'ils sont : des actes barbares, désolants, menant aux pleurs et à la haine, qui n'ont rien à voir avec la religion et ses idéaux. Alors à défaut d'être intervenu dans les classes de mon lycée, je souhaiterai, à mon échelle, et avec l'influence (aussi faible soit-elle) que j'ai ; sensibiliser cette jeunesse. Ne vous arrêtez pas à la lecture de ce texte, participez à la création d'une population pluraliste autours de vous, partagez cette lettre, écrivez vous-même une lettre. Faites de ce mouvement de sensibilisation à la tolérance et à la paix un mouvement national, et plus qu'un mouvement, transformons-le en réalité.
Je rêve du jour où la tolérance sera devenue une norme intériorisée par notre société à un tel point que le mot n'aura même plus besoin d'être employé.
Je rêve de ce jour et je compte sur vous pour que mon vœu soit exaucé.
Merci.
Emilien MACOUILLARD, élève de Terminale
Merci pour ce texte. Oui, tolérance, respect et écoute de l'autre même si différences et divergences il y a.
· Il y a presque 10 ans ·marika04
Merci Emilien de ta participation. Même si ton texte mérite une petite relecture (allégorie me semble impropre, résoudre des différends, les évènements perpétrés) sa lecture aura, je l'espère la portée que tu souhaites.
· Il y a presque 10 ans ·A bientôt
nyckie-alause
Je vous remercie pour votre commentaire. J'ai corrigé ces erreurs que vous avez souligné.
· Il y a presque 10 ans ·emilien