Lettres à Arthénice - VI -

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 Et je vous écrirai autant que je le pourrai, je n'oublie pas que la solitude vous pèse et que votre opium parfois vous épuise et je me souviens qu'un jour vous m'avez dit, " Envoie-moi le plus de papier écrit possible. Tes lettres qu'elles me racontent, assis, debout, couché, tes histoires domestiques, tes colères, ou tes rages, tes amours ou désamours, tes maux, tes aurores ou tes soleils couchants, un brin d'herbe, où la lune comme un point sur un i sur un clocher jauni, ces lettres sont indispensables à mon hygiène mental. "

  Je n'oublie pas, et malgré votre caractère ronchon je ne t'oublie pas.

  Benalla ça rigole pas, dites-donc ... Il est au président de la République, ce que sont les gilets jaunes à la France, une plaie ... Mais hein ma chérie, c'est leurs problèmes, nous avons assez des nôtres ...

    J'ai retrouvé mes clefs, ça ne semblait pas vous émouvoir. Elles étaient au fond d'une poche de pantalon que j'ai faite vingt fois depuis deux jours. Or je n'avais pas plongé ma main jusqu'au fond de la poche.

   Voyez Arthénice, il faut toujours aller au fond des choses, au fond !  ça finissait par me déstabiliser moi cette histoire de perte ...

   J'envisageais d'aller faire un tour à Rome pour y visiter Saint Pierre de Rome mais voici que je lis ce qu'en disait Flaubert le 4 mai 1851 dernier.

 " Saint-Pierre m'ennuie. Cela me semble un art dénué de but. C'est glacial d'ennui et de pompe. Quelque gigantesque que soit ce monument il semble petit . On a bâti ça pour le catholicisme quand il commençait à crever, et rien n'est moins amusant qu'un tombeau neuf. J'aime mieux le gec, j'aime mieux le gothique, j'aime mieux la plus petite mosquée, avec son minaret lancé dans l'air comme un grand cri. "

    Je vous embrasse.