Lettres à l'accoutumance.

Edgar Fabar

Égaré, abandonné sur le quai,
j'écoute les voix sans écho
parmi les couleurs de ta chair.
Tu es la seule raison à mon retour.
La raison de ma folie, bouffant toutes les autres.
Jamais je ne saurai
si l'odeur de la nature
chassera de mes narines
le parfum et l'espoir de nos autres jours.

Tu es l'accoutumance de mes lettres.
Je respire l'air que tu craches.
Je regarde au-delà des fenêtres
le cheval lumière lancé à ta rencontre.
Les pays visages se dispersent,
le ciel tournoie,
le soleil meurt chaque seconde.

Je veux hurler ton nom,
que les inconnus connaissent la flamme eux-aussi.
Et si jamais, la flamme venait à s'enfuir,
je brûlerais le monde pour me jeter au milieu du feu.
Car la nuit que je cherche n'existe pas encore

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