Leur Monde

Seuls, ignorant tout, nous sommes rejetés. Nous vivons notre vie, mais nous ne vivons pas la leur, et peut-être est-ce plus dur de ne pas pouvoir en être les acteurs plutôt que de conduire la notre d'une main de fer.

Ils passent, vivent leur vie, sans se poser de question sur la notre. Nous sommes nous, et eux sont eux. Nous n'avons pas à nous mélanger, nous ne nous connaissons pas, pourquoi devrions-nous alors se regrouper? Il n'y a aucune raison à ça, aucune. Aucun motif. Nous préférons nous abandonner les uns les autres, croire à différentes religions, penser de différentes manières. C'est ça qui nous rend différents. L'homme est une espèce animale fascinante. Mais l'homme, qui diffère en fonction des spécimens, s'entretue. Se ment, se griffe, s'exploite, se mange, se tue. Il n'en fait jamais assez. Plus de sang, plus d'immondices. Nous sommes seuls. Plusieurs ensemble, pareils, mais nous sommes seuls. On vit notre vie, comme si de rien n'était. Cette fille sanglote, et on se rend compte que chacun à une vie, des relations, des évenements importants, qui grouillent de partout. Alors, on se demande ce que cet inconnu a. Est-il seul, devant son ordinateur? Est-elle tout les soirs en boîte, à avoir une vie "trépidante", pleine de coups d'un soir? Et moi? Ai-je une vie qui grouille de partout, et qui lie d'autres personnes à moi? Surement. Certainement. Je n'ai rien demandé moi. Je vis ma vie, sans demander quoi que ce soit. Je longe les corridors, seul. Je croise des gens, mais je fais comme s'ils n'existaient pas : tient, du vide. Et là? Un peu de rien. On vit tous de notre côté, et on s'aperçoit que notre vie grouille, mais sans celle de ceux qui passent à côté.