l'exil au pas du quotidien
Christian Le Meur
Lundi:
J'esquisse ton profil sur l'écran de mes pensées,
Et toi ma douce aimée
Tu m'étreins dans cet élan de tendresse
Qui célèbre les chaudes nuances des jours sincères .
Mardi :
A l'ombre d'un if
Arbre souverain de ces parcs à la Française
Je m'inflige un exil au pas du quotidien.
Face à moi,
Dans la plate bande semé de petits tyrans germe cette incompétence
Qui motivera , le jour venue , la délation.
Défilera alors,magistral et adulé le cortège des uniformes bigarrés
Des bombes en tout genre
Des portes cadenassées
Et des exécutions sommaires.
Elle, ( Agacé )
Trop de questions pour si peu de réponses
Et au final jamais de ciel bleu.
Mercredi:
De son regard figé
Une statue de marbre antique me dévisage.
Elle réaffirme , sur le chemin des pas hésitant
L'amertume des intervalles de transit
Viennent ces jours où l'on respire entre parenthèses
Où l'on pèse ses mots
Et l'on prie , la nuit venue, pour une obole de tendresse .
Mon regard se porte vers le sol .
Jeudi :
En exégète fanatique
Je m'immole dans le pieux flambeau de la vulgate
Et je cible la tourmente des conséquences par avance inévitable.
De ces rimes affables ne transparait que la fadeur des dogmes millénaires.
Prophète !
Énumères en lentes litanies tes aphorismes et tes préceptes
Perpétue ta mission révélé
Pour qu'enfin les esprits timorés nagent dans leur océan de béatitude.
Elle,
Elle se convertie dans un chuchotement forcé.
Vendredi :
Elle érotise sa silhouette
Place le verbe sensuel dans l'harmonie de ses gestes
Et m'invite.
Du bout des lèvres , j'effleure ses seins .
Sa tiède texture me noie dans l'ivresse de la caresse
Du frisson
Le cristal facette illumine de mille feux le chemin des interdits.
Elle m'intronise prince des mâles.
Samedi:
Rassasié du fruit savoureux
Je m'assoupis
Heureux .
Dimanche :
La fleur du bonheur resplendi au soleil de ta présence.
Mon regard se porte vers les autres.
Biloquer une parcelle d'obscurantisme pour une moisson dégénérée
IL nous observe perché sur son promontoire du bout du monde
Et je l'imagine : terrassé par tant de déraison
Face à cet assistance de mannequins anémiques
De locataires de chambres d'hôtels sordides
De juillettistes en maillons de bain
Et pourtant,naïvement, nous restons là à attendre
Que l'amour nous vise au cœur
Que l'empathie domine le monde
Où, qu'un chantre polichinelle auto proclamé
nous inscrive dans la liste des élus pour l'au delà.
Elle, la demoiselle née des sourires et des songes
Lassée d'attendre
Me toise sans une once de compassion.
"ET pourtant, naïvement, nous restons là, à attendre
· Il y a presque 8 ans ·Que l'amour nous vise au cœur
Que l'empathie domine le monde"
Louve