L'heure d'être douce (2)
bleue
Elle ne s'en sentait pas réellement amoureuse mais quand ils se retrouvaient, que ce soit virtuellement ou réellement, c'était toujours parfait. Il était parfait.
Si elle l'avait croisé dans la rue, jamais elle ne l'aurait remarqué. On ne peut pas dire qu'il soit son type d'homme. Il était mince, très mince. Elle, elle préférait plutôt les hommes plus larges, plus massifs. Il avait des cheveux grisonnants alors qu'elle aimait les chevelures châtains… Pas de ventre, les os pratiquement à fleur de peau. Non, franchement, il était tellement à part de ceux pour qui elle craquait. ..
Ce qui avait fait la différence, c'était ce qu'il lui avait dit, lors de leur premier échange. Un mélange de crudité et de respect. Elle avait été touchée, transpercée par ses mots. Cela n'arrivait que rarement. Souvent, on lui parlait de ce qu'elle écrivait, elle. Et là, c'était elle qui était sous le charme de cet homme : un langage précis, de l'humour. Ils n'avaient pas tardé à se connecter avec les micros et l'éblouissement avait été total.
Les provocations avaient continué. Ils étaient arrivés au summum de l'excitation. Et depuis, oui, ils s'étaient retrouvés.
Elle attendait donc qu'il lui réponde… Elle voulait savoir s'ils auraient l'occasion de se parler…
« Il m'arrive de bosser, tu sais, de temps en temps… »
Mais oui, elle en était consciente. Leurs derniers échanges avaient été si doux et tellement fous en même temps.
Elle avait tant envie de le retrouver qu'elle décida de relire ces phrases qu'ils s'étaient écrites. Cela commençait toujours par des banalités et ensuite, ça virait au sexe. Il lui disait notamment qu'il aimait ce mélange de douceur et d'ardeur… Il lui parlait régulièrement de cela.
Elle sentit son cœur s'emballer, sa bouche devenir sèche. Elle se rappelait les doigts de cet homme quand il lui avait relevé la jupe. Il avait posé une main entre ses cuisses et avait remonté l'habit… et la main. Elle se rappelait son trouble, leur trouble, les yeux de cet homme qui deviendrait son amant réellement alors qu'il l'était depuis quelques semaines déjà virtuellement. Il l'avait regardée, dans les yeux, la traversant des siens. Il s'était rapproché d'elle et l'avait embrassée. Là, son cœur s'était retourné. C'était un de ces moments magiques qu'on n'oublie pas. Elle se souvenait du premier baiser qu'elle avait reçu de son ami – amoureux de jeunesse, lors d'un concert et l'effet que cela avait eu sur son cœur, l'étouffant et le libérant, à la fois. Ici, cela avait un goût semblable. Et c'était délicieux. Elle savait que ce moment, cette impression, ils étaient à jamais gravés en elle.
Et puis avaient continué les attouchements, les caresses, plutôt. C'était délicieux.
Elle se dit que le seul moyen de se « remettre dans cet état d'esprit », c'était de … rejouer la scène, même si elle était seule aujourd'hui…
Après quelques caresses dans le canapé, ils étaient montés. Il lui avait dit qu'il regardait ses fesses et qu'il avait pensé « qu'il serait bien dans un joli cul pareil ». Mais pour le moment, elle gravissait lentement les marches qui la menaient à sa chambre. Les choses n'avaient pas eu lieu dans cette pièce mais quand elle était seule et qu'elle pensait à lui, c'est là qu'elle se rendait… au creux de son lit.
Elle ôta ses habits un à un, comme pour faire durer le plaisir. Celui où cela aurait été les mains de l'homme qui l'auraient fait, laissant glisser le string contre les jambes, remontant la blouse pour découvrir les seins. Tout était bien emballé, si on peut dire, mais quand elle ôta son soutien- gorge, seule, face à la grande penderie de sa chambre et qu'elle se regarda dans le miroir de l'armoire, elle se dit qu'il valait mieux qu'elle se blottisse sous la couette. Ses tétons dardaient un peu et … « cela devait être le froid »…
Sous le lit, il y avait un tiroir. Celui- ci contenait les jouets les plus divers dont elle se servait pour ses plaisirs solitaires. Elle en prit un, mauve, frétillant, le mit en marche et l'appliqua contre son clitoris. Elle se souvenait que son amant avait léché le haut de ses cuisses et puis, un peu plus au- dessus, qu'il avait insisté sur le haut de sa fente. Et c'est ce qu'elle fit avec son jouet. Elle se rappelait des cheveux de cet homme qui lui chatouillait les cuisses. Elle se rappelait aussi ces petits lapages et ses mots « rhooo, comme j'aime passer ma langue là…. ». Il lui avait d'ailleurs rappelé ce « début » à de multiples reprises.
Donc, elle joua, et joua encore. Elle ne se servait de ses doigts que pour apprécier l'humidité qui commençait de sourdre entre ses orifices. Elle se sentait un peu poisseuse mais elle savait que s'il avait été là, juste à côté d'elle, il se serait gavé de sa liqueur, en aurait redemandé et aurait été heureux ensuite de la lui partager du bout de la langue. Rien qu'à penser à un de ces échanges buccaux, un frisson la parcourut des pieds à la tête et elle continua de se toucher de plus belle.
Elle souriait… Elle était en pleine extase. De ses caresses mais aussi de ce qu'elle imaginait de cet homme et de leurs étreintes. Le plaisir ne serait pas long à venir. Oui, je sais que vous aimez les détails, chers lecteurs. Sachez seulement qu'après le frétillant, il y eut encore deux autres jouets qu'elle s'introduisit l'un au creux de son intimité, l'autre dans son petit trou. Et si vous aviez été là, vous auriez entendu ses gémissements et ses sanglots tant elle jouit en pensant au sexe, aux doigts et à la bouche de cet amant qui la comblait tant…