L'homme au portefeuille. (1)

Il avait très peu de moyens intellectuels mais beaucoup de ceux financiers: seul l'amour le faisait briller plus vite que la richesse de ses propos. Dans les soirées, il se tenait à l'écart, ne trouvant quoi dire sur rien, si ce n'est sur les autres. On le voyait tripoter dans ses poches sa fortune, tâtonnant dans la doublure de sa veste, l'épaisseur et le moelleux du matelas.

Il s'ennuyait sec mais se sentait désiré. Les jolies filles du bord de la piscine venaient avec leurs gros nichons prendre quelques billets dans le milieu de la culotte en dansant sur le tube de l'été.

Il ne pouvait rien faire d'autre que suivre le vent, celui qui souffle dans la douceur des cheveux et qui voile de son halo les couchers de soleil où l'orange se dilue plus vite dans de la vodka que dans celui d'un ciel de carte postale.

Il avait toujours la bite gonflée et l'humeur maussade: il n'arrivait pas à contenir ses sentiments amoureux et la fragilité du marché.

- Tu veux dire qu'il s'inquiétait autant du NAZDAQ que de l'huile sur le feu ?

L'homme au portefeuille avait les idées larges et des fenêtres aussi épaisses que bien conçues: rien ne laisser paraître du bruit ou d'un quelconque défaut d'ouverture. On disait aussi de lui qu'il avait deux mille bidules et un troisième œil tellement les gorgones lui tapaient sur la tronche...

- Des bidules ?

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