L'hôpital de Cavaillon

Christian

uidé par son GPS, Gianelli n'a pas besoin de chercher le bâtiment des urgences, de Cavaillon, il vient de longer le bâtiment où s'étale le nom gravé sur toute la longueur du mur.

Il stoppe  sa Land Rover devant l'entrée des urgences sur les emplacements des ambulances, la pluie estompe tous les repères.

Devant la silhouette détrempée avec une main enroulée dans une sorte de couverture trainant au sol, les infirmières de l'accueil ont un premier mouvement de recul.

— S'il vous plait j'ai besoin de soins j'ai la main complètement entaillée, leur demande l'homme avec un accent italien chantant.

Il déplie alors le plaid qui tombe au sol laissant apparaître une vilaine plaie dans l'ouverture de sa main gauche.

Les infirmières reprennent vite leurs réflexes professionnels

— Venez-vite par ici, un chirurgien va vous examiner.

— Eh bien dites donc, ce n'est pas la saison des huitres, comment vous avez fait pour vous arranger comme ça ? Lui demande l'urgentiste de service.

— Je retournai vers l'Italie, devant l'orage persistant j'ai réservé une chambre d'hôte, sur la route pour m'y rendre j'ai eu une crevaison . J'ai voulu changer la roue sur la pluie et je me suis coincé la main sous le cric.

— Punaise, vous n'êtes pas douillet, il y en plus d'un qui aurai appelé le SAMU !

— Je n'ai pas le numéro sur mon portable, c'est le GPS qui m'a conduit ici.

— Bon,  on va essayer de vous recoudre tout ça ! J'espère que les nerfs ne sont pas touchés.

Le médecin dirige son patient vers le bloc opératoire.

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8h du matin ! Prévenue par la mère de Laetitia, Martine la mère de Quentin arrive aux urgences, elle veut absolument la voir, elle détient peut-être le seul souvenir de son fils.
Un peu perdue dans les couloirs, elle croise un homme sortant d'une chambre, vêtu d'une chemise et pantalon bleu, elle pense rencontrer un infirmier ou médecin.


— Bonjour, je recherche Laetitia Daumas, vous savez la "Rescapée du Luberon", on m'a dit qu'elle était encore aux urgences, ils ont découvert qu'elle était enceinte !

— Désolé, je ne sais pa,s je me fais soigné ici, lui répond l'homme avec un accent italien.

Martine s'éloigne et soudain pousse une porte elle vient de trouver la chambre de Laetitia.

Giovani la regarde pousser la porte. Ses neurones viennent de recevoir une décharge électrique. "La Rescapée du Luberon",  cette phrase vient lui faire remonter en mémoire l'épopée tragique de ses sangliers. Soudain c'est comme si ses gènes lui parlaient, cette fille est peut-être porteuse de sa lignée. Il doit en être sûr  c'est vital pour lui ! En retournant dans sa chambre il croise une personne de l'entretien qui pousse un chariot, il commence d'élaborer un plan.

De retour dans sa chambre, il quitte sa veste bleu de pyjama pour enfiler sa chemise, quand le médecin pénètre dans la pièce pour sa tournée de consultation.

— Hé senior, où comptez-vous aller, je ne vous ai pas encore signé de bon de sortie !

— Je vous avoue que je n'apprécie pas trop vos tenues hospitalières et que j'ai vraiment hâte de reprendre la route pour rentrer en Italie, mes affaires m'attendent.

— Je vous comprend, mais je ne peux vous lâcher sans vérifier si votre plaie recousue est correcte et ne suppure pas, montrez-moi votre main.

Le chirurgien est assez stupéfait non seulement du résultat de sa cicatrice mai aussi de l'état de celle-ci, elle correspond à celle d'une personne recousue il y a deux semaines, alors que cela fait tout juste 10h qu'il a opéré son patient.

— Par acquis de conscience je vous faire une dernière prise de sang et ensuite je vous libère, vous pouvez commencer à vous habiller.

Dès que le médecin quitte la chambre, Giovani rassemble ses vêtements et les enfouis dans un sac destiné au linge, il enfile ses chaussures et sort en pyjama à la recherche du chariot des femmes de ménage, chargées de collecter le linge.


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