Libération

Camille Doat

LIBERATION

Et les voilà, les retrouvailles tant attendues. Celles pour lesquelles nous n'avons pas dormi fébriles à l'idée qu'on nous l'enlève un peu plus. Celles pour lesquelles nous nous sommes battus dans la douleur et dans la haine. Celles pour lesquelles nous avons saigné et pleuré lorsqu'on nous a arraché nos frères.  Celles pour lesquelles nos cœurs ont à jamais changé.
Nous les avons enfin obtenus, elle est revenue. Et elle est là, resplendissante, la poitrine dénudée, reconquissant son empire, la tête haute, le port altier. Elle est plus forte qu'elle ne l'a jamais été.  Elle nous revient invincible et fière. Elle marche, court et vole, saute dans nos bras et nous enlace. Et le cœur gonflé de joie, nous lui rendons son étreinte, nous la berçons dans nos bras telle une enfant fragile. Nous ne l'avons jamais oubliée, toujours appelée et la revoilà.
Plus jamais nous ne les laisserons nous l'enlever.
Plus jamais, plus jamais, plus jamais...
Nous répétons cette litanie à l'infini.

Nous festoyons à ses cotés. Les femmes, dans leurs robes rouges et bleus, au couleur de la république, tourne et tourne sans s'arrêter. Elles s'envolent libérées de leurs chaines. Le bonheur les fait sourire, elles sont belles. Les enfants chantent et rient, débarrassés du poids de la lutte qui écrasé leur petite poitrine. Les hommes se mêlent à la fête, conquissent ces dames, comme ce bel officier là bas qui embrasse avec passion cette charmante demoiselle.

Une ronde se forme, et on la voit. Là. Puissante. Elle unit nos mains, fait battre nos cœur à l'unissons, agrandit nos sourires. Liberté. Elle est là, au centre du cercle, protégée par nos corps robustes. Et elle danse, elle virevolte sur la pointe de ses orteils, fraiche et joyeuse. Tous nos regards sont tournés vers elle. Elle est si légère qu'un coup de vent suffirait à l'emporter. C'est une petite blonde, une petite fille, toute maigre, toute fragile, un rien peut la briser, mais nous sommes là maintenant et nous ferons barrages aux tempêtes et aux dangers qu'elle aura à affronter.

Mon cœur se gonfle de joie quand je la vois, il n'envoi plus dans mes veines la brulure ardente de la haine, ni ce besoin vital de retrouver ma chère et tendre Liberté. Il est apaisé maintenant qu'elle est à mes cotés. Aujourd'hui, mon cœur bat au rythme des pieds de Liberté qui frappent sur le bitume, au rythme des tambours de la victoire, mais demain il entendra de nouveau le rythme lent du temps, il dansera au rythme des marrées, au rythme des saison, au rythme des heures du jour et de la nuit, comme celui de tous mes amis. Bientôt, nous retrouverons le calme, mais dans nos âmes, restera gravé au fer rouge la pâleur de la vie sans Liberté, qui nous rappellera sans cesse de ne pas oublier, de ne jamais oublier. Mais ce ne sera bientôt plus qu'un murmure lointain. Le cri de la vengeance fera lui aussi silence, on arrêtera d'en vouloir aux traitres, d'en vouloir aux ennemis, et peut être que nous leurs pardonnerons, peut être que main dans la main, nous ferons front ensemble pour protéger Liberté.

  • Complainte de Louis XVI

    O mon peuple que vous ai-je donc fait ?
    J’aimais la vertu, la justice ;
    Votre bonheur fut mon unique objet
    Et vous me traînez au supplice


    Français, Français, n’est-ce pas parmi vous
    Que Louis reçut la naissance ?
    Le même ciel nous a vu naître tous
    J’étais enfant dans votre enfance (bis)

    O mon peuple ! ai-je donc mérité
    Tant de tourments et tant de peines ?
    Quand je vous ai donné la liberté
    Pourquoi me chargez vous de chaînes ? (bis)

    Tout jeune encore les Français en moi
    Voyaient leur appui tutélaire ;
    je n'êtais pas encore votre roi
    Et déjà j'étais votre père. (bis)

    Quand je montai sur ce trône éclatant
    Que me destina ma naissance,
    Mon premier pas dans ce poste brillant
    Fut un édit de bienfaisance. (bis)

    Le bon Henri longtemps cher à vos coeurs
    Eut cependant quelques faiblesses :
    Mais Louis seize, ami des bonnes moeurs,
    N'eut ni favoris, ni maîtresses. (bis)

    Nommez les donc, nommez moi les sujets
    Dont ma main signa la sentence
    Un seul jour vit périr plus de Français
    Que les vingt ans de ma puissance. (bis)

    Si ma mort peut faire votre bonheur
    Prenez mes jours, je vous les donne ;
    Votre bon roi, déplorant votre erreur,
    Meurt innocent et vous pardonne. (bis)

    O mon peuple ! recevez mes adieux,
    Soyez heureux, je meurs sans peine
    Puisse mon sang en coulant sous vos yeux
    Dans vos coeurs éteindre la haine (bis)

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Du guesclin

    André Suzanne

  • Si seulement.

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Gif hopper

    Marion B

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