l'idéale

je crache l'acide qui coule de mon cœur
cette peine aride qui calme mes ardeurs
j'ai connu le trop et je veux le pas assez
loin de mon égo et sa belle panacée
je rejoins les ténèbres de l'attente insatiable
que mes sens exacerbent, oh amour véritable!

y penser me suffit, le rêver m'enrichit
je relève le défi qu'il ne soit jamais sali.
le protéger comme on garde un trésor
jamais je promets une main sur son corps
chimère ou réel, qu'importe dans ma vie,
puisque je ne m'attarde que sur le ressenti

doit-on le toucher au matin?
ou bien l'attendre pour demain?

je ne veux que l'image je laisse aux autres les peurs
et dans mes yeux ce visage me mène droit au bonheur
je vis pour un fantasme aux charmes oniriques
j'admire son allure à la finesse héroïque
je trépasse devant tant de naturel
et dis adieu à tous ces plaisirs charnels

lâché tout ce lest, pour m'élever à ses yeux
qui déchainent en moi tout le courroux des cieux
jamais seule puisque derrière tous mes pas,
je ferme les yeux quelle merveille te voilà
aucune limite à nos rencontres précieuses
nous fuyons l'horloge et sa chanson moqueuse

doit-on se toucher au matin?
ou bien s'attendre pour demain?

si un jour le palpable remplaçait mes pensées
si devant moi tu te tenais telle une divinité
je prendrais le recul d'une distance assurée
afin d'être sûre que jamais tu ne m'aimerais
alors je garderai secret le tourment qui m'enivre
celui qui à présent donne un sens au mot VIVRE

VIVRE dans toute la gloire des purs sentiments
de la pureté du moment, de la seconde et de l'instant
que battent en moi crescendo la foudre et le tonnerre
puissent t'ils me me tirer des louanges de mon enfer
je veux te garder intacte pour dix éternités
que l'acide de mon cœur cesse enfin de couler...