L'île verte : Chants 7 & 8
Sébastien Bouffault
7 Une île
Sur ton tapis doré,
Ton radeau de fortune
Continue d'avancer.
En-dessous de la lune
Se dessine une terre.
Tu te mets à la barre,
Et les pieds dans la mer
Mets le cap et repars.
C'est un rocher perdu
Qui flotte sur les eaux.
As-tu atteint ton but ?
Tu descends du bateau.
Le sable est fin et blanc :
Une carte postale !
Et les fins goélands
Ouvrent dans l'air un bal.
Tu ne sais où tu es
Tu pars pour découvrir,
Un inconnu plus gai
Même si repartir,
Serait bien difficile.
Tu viens de ce chemin
Le Seigneur si habile
T'a montré le chemin.
Tu es là sur ta terre
Qui porterait ton nom.
Tu te sens un peu fier
Et te prends pour Colomb.
Ce n'est pas l'Amérique :
Le voyage était court.
Ce pays sympathique
Mérite un long détour.
Une forêt de pins
Longe la grande plage.
Des saveurs, des parfums
Étranges s'en dégagent.
Tu fermes alors les yeux
Pour entendre le chant
Des oiseaux mélodieux :
Tu trouves ça charmant.
Bientôt, une clairière.
Des herbes gigantesques
Ont recouvert la terre
Et tu te sens grotesque
Dans cette immense flore,
Dans ce milieu sauvage.
Tu t'allonges et t'endors,
Les mains sur le visage.
8 - Prospection
La rosée sur ton front
Te réveille en douceur.
Tu te dis qu'il fait bon
Être entouré de fleurs !
Cette île mystérieuse,
Tu dois la découvrir.
Des fourmis belliqueuses
T'assaillent, il faut partir !
Dans la jungle si dense,
Tu pénètres, curieux,
Au milieu d'arbres immenses
Et d'insectes nombreux.
La progression est lente,
Tu t'en vas vers le nord.
Là, une grosse pente :
Changement de décor !
Tu surplombes la mer
Du haut d'une falaise.
Du soleil la lumière
A la couleur de braise.
Tu longes alors la baie
Qui descend en douceur.
Découvre des secrets,
de nouvelles couleurs.
Ce monde t'appartient
Car tu l'as découvert.
Le premier jour, serein,
Tu poses tes repères.
Tu passes une semaine,
À savourer les joies.
Tu es seul mais tu aimes
Ton tout nouveau chez toi.
Dans ta vie rien ne manque,
Du moins les premiers jours.
La beauté des calanques,
La fin de ton parcours.
Mais quand tous les recoins
Ont été visités,
Et quand tous les chemins
Ont été piétinés,
Une question se pose,
Un grand doute s'installe.
Alors toutes les roses
Vont perdre leurs pétales.
Tu dis : « quel est mon but ? »
Et te sens solitaire.
Tu penses à la rechute
Au bonheur éphémère.
Cette histoire-là, il est si facile d'y croire !
· Il y a plus de 8 ans ·Sy Lou
C'est un très vieux texte que j'ai mis sur le site sans l'avoir relu...
· Il y a plus de 8 ans ·Sébastien Bouffault