L'indocile

sifoell

 On naît pour laisser, indélébile, une trace de notre passage. On est pour ne pas en finir de vivre. Le premier son que l’on pousse, cette première fois où le soleil nous noie, est un cri. On crie parce qu’on étouffe, parce qu’on est surpris et que l’on va mourir.

Je l’ai beaucoup cherchée, la femme en noir. Aux quatre coins de la terre. Je l’ai traquée dans des pays en guerre, trouvée souvent dans des hôpitaux miteux et parfois même juste au coin de la rue. Je lui ai laissé quelques unes de mes plumes et beaucoup de mes talents. A la chercher, c’est moi qui m’égarais.

Courir droit devant sans jeter un regard par-dessus l’épaule. Dépenser sans compter. Brûler la vie par les deux bouts. Profiter jusqu’à son saoul.

Tout laisser tomber. Prendre ses jambes à son cou et que le diable m’emporte. 

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