L'innomable sanie

yan--2

En mon coeur stagne, fétide,

L'immonde sanie.

Un jour médecin des âmes ou avocat du diable

Qu'on renie.

Et tantôt la paroi de glace insensible

Aux coups répétés des piolets.

Parfois cherchant les poux à la tête de la nuit,

A la fois beau et laid,

Dramaturge

De ma pauvre vie diurne

Où je ne suis, comme les autres,

Qu'un des moutons de Panurge.

Dans le feu du moment lorsque mes mains s'allient

Au pire,

Sans tremblements aucun

Sous la robe aux couleurs choisies,

Hautaine perfidie,

Je m'ensorcelle au doux chant des mortels plaisirs.

Et au matin,

Noir cloporte,

Les chaussures cirées, le col empesé de ma chemise,

J'ouvre à deux battants les trop lourdes portes

De ma déserte église.

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