L'innomable sanie
yan--2
En mon coeur stagne, fétide,
L'immonde sanie.
Un jour médecin des âmes ou avocat du diable
Qu'on renie.
Et tantôt la paroi de glace insensible
Aux coups répétés des piolets.
Parfois cherchant les poux à la tête de la nuit,
A la fois beau et laid,
Dramaturge
De ma pauvre vie diurne
Où je ne suis, comme les autres,
Qu'un des moutons de Panurge.
Dans le feu du moment lorsque mes mains s'allient
Au pire,
Sans tremblements aucun
Sous la robe aux couleurs choisies,
Hautaine perfidie,
Je m'ensorcelle au doux chant des mortels plaisirs.
Et au matin,
Noir cloporte,
Les chaussures cirées, le col empesé de ma chemise,
J'ouvre à deux battants les trop lourdes portes
De ma déserte église.
J'aime, dire ce qu'un homme d'église à dans le cœur, c'est le bien et le mal, une histoire éternelle.
· Il y a plus de 12 ans ·Yvette Dujardin