l'instant d'un regard

grain_de_folie

Ça commence avec un regard.
Un frôlement d'yeux ou de bras.
Un petit effleurement.
Deux regards qui échangent des mots, des phrases, des sentiments.


Ça commence avec un petit feu aussi.
Une bourrasque qui ravage le tout et le rien.
Une petite tempête.
Deux feus qui s'attisent, grandissent et soudain décident de tout brûler.

 

En me perdant dans elle, je retrouve un peu de moi.
En me perdant dans ses yeux, ses dires, ses songes, je perds mon âme.
Elle part chercher sa sœur.

 

Les effluves de son parfum m'étranglent et me détiennent.
Elle s'est approchée et là, elle part.
Je m'agrippe à elle.
De mon tout et de mon rien.
Mais ses yeux se sont posés sur moi, lorsqu'elle s'est retournée.

 

Otage d'une émotion incertaine, volatile et insensée, j'obéis.
Elle ne me somme pas, mais je comprends.
C'est le regard qui donne l'ordre.
Ce n'est point la bouche.
C'est le regard qui m'ordonne de m'assujettir à elle.
J'obéis.
Je vois qu'elle fait de même.

Elle obéit.
C'est mon regard qui sollicite sa faveur.
Ce n'est point mes propos.
Je ne dis rien.
Je laisse nos yeux parler.
Elle ne cligne pas des yeux.
Je brûle.
Elle a mis le feu dans mon océan.
Je tente d'attiser le feu de son désir.
On ne se parle pas.
Mais nous savons.

 

On dit que ça finit avec un regard aussi.
C'est assez âpre et intensément décevant.
Un dernier frôlement d'âmes.
Un dernier petit effleurement.
Deux regards qui échangent des « pitié, reste encore » et des « ne pars pas ».

 

Ça finit toujours avec le feu aussi.
Les deux feux ne meurent jamais.
Les bourrasques ne se calment guère.
Ce sont les âmes qui se déchaînent.
Chacune cherche sa sœur.
C'est une vaine quête.
Ça ne finit jamais.

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