l'obsession est un carrousel
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Je me souviens de toi, debout et fière, discutant et faisant rire des amis. Tu n'imaginais pas que je t'aurais tout offert, tout. Et j'allais tout te donner peu importe que tu le voulais ou non. Car l'obsession, c'est égoiste. Je me suis jetée corps et âme dans tes prunelles détournées. Les miennes se posaient toujours sur toi tels des aimants, incontrolables.
Mon cœur parlait, ma raison assistait à la scène comme spectatrice. A mon avis, la satisfaction de l'illusion avait assommé ma conscience. Qu'aurait elle dit de toute manière ? Cesse de penser à lui ? J'en étais bien incapable. Je m'étais faite prisonnière de ses baisers et naivement j'avais jeté la clef de ma cellule dans les limbes de la réalité. Plongée, il fallait remonter un jour ou l'autre car ça nous tue petit à petit. C'était encore plus douloureux car le calme et le repos dans la tête laissait place à des cris et des lamentations de ma raison qui revenait à elle.
Le problème qui se pose par la suite, c'est l'entente entre l'obsession, toujours là, et la raison très en colère. La meilleure manière, c'est d'oublier. Mais réfléchir à l'idée d'oter l'objet qui occupe notre esprit, c'est un peu l'inviter à y rester puisqu'on pense à lui. Et quand l'obsession est bien là, c'est le corps entier qui doit subir une cure. Car tu m'avais infecté dans les moindres parcelles de mon corps, t'étais infiltré dans tout les porcs de ma peau.
Dans chaque paroles, dans chaque image que me renvoyait mon cerveau fatigué, je t'y voyais. Je désirais savoir ce que tu faisais à chaque minute en devinant que tu allais finir par me remplacer. C'était comme jouer à la roulette russe : En un coup, je pouvais me retrouver à terre. En attendant ce coup de feu decisif, Je tournais en rond, j'attendais, je me rongeais les sangs, imaginais le pire, espèrais le meilleur, repoussais les larmes, les laissais couler, me concentrait sur rien d'autre que toi.
Tu voulais savoir ce que c'était l'obsession, et bien voilà. C'est quand la raison qui te tenait en vie te tue petit à petit. De la même manière que le mélange de bleu et de jaune donne du vert, l'obsession et la raison aboutit la folie. Et au moment où tu penses toucher le fond, une nouveau pretexte de mettre un pied devant l'autre pose les siens devant toi. Et c'est reparti pour un tour, la raison est au sol et l'obsession repart. Je ne suis peut être qu'une passionnée mais pour moi l'obsession est un manège qui virevolte, un carrousel. Et j'ai attrapé le pompon pour y faire des tours gratuits.