L'odyssée de la Trinité Chapitre 2

juecrivain

Le lendemain matin, Cleyt se leva de son lit sous la cohue des Piethamiens, rassemblés en masse dans les rues en prévisions de la fête. Ce la le rendait de mauvaise humeur car il détestait se faire réveiller de la sorte, bien que la ferme familiale soit assez éloigné du centre de la ville.

Pietham n'avait pas la grandeur de la capitale Fyrul, ni son prestige, mais elle avait l'avantage d'être encerclé au sud par des falaises qui surplombaient la côte et qui donnaient un superbe panorama sur l'océan. Ses rues pavés et ses maisons en toit flanqués de tuiles noires lui donnait un style nouveau et cela attirait un bon nombre de visiteurs tout le long de l'année.  En contrepartie Pietham ne pouvait pas avoir de port et donc récuperaient ses besoins manquants à Fyrul, à une bonne journée de route en charette. Le mieux était de partir très tôt le matin pour revenir le soir avant le coucher du soleil.Cleyt fila dans la baignoire et s'accorda une toilette relaxante, puis s'habilla de ses plus beaux habits de sortie. Sa mère, Ramia, assise à table,le regardait avec des yeux d'admiration pendant qu'il s'y installait à son tour.

- Y'a pas à dire, tu es quand plus présentable dans cette tenue mon fils.

- C'est bon, m'an, j'ai plus dix ans, dit t'il les sourcils froncés.- Vous avez prévu quelque chose pour cette fête?

- Non, déjà on n'a plus le temps de prévoir quelque chose et puis, ce n'est plus de notre âge!- Allons!...et depuis quand ce n'est plus de votre âge?

Cleyt regarda sa mère avec des yeux plein de malice:

- Depuis qu'on s'interèsse aux femmes bien évidemment! 

Ramia se mit à rire, mais ne voulu pas s'aventurer plus longtemps sur ce terrain. Elle savait que Cleyt ne dirait rien à propos de ses conquêtes, si bien même il en avait.

- Ou est papa au fait? demanda Cleyt en piochant un fruit frais dans la corbeille en face de lui.

- A ton avis? il finit de moissoner tous les champs que tu as entamés.

- Il pourrait s'arréter quand même, on n'est pas en retard à ca que je sache!

- Tu le connais, le travail, toujours le travail...

Cleyt poussa un soupir et quitta la table avec sa pomme dans la main :

- Je vais voir si Zeilan est déja levé, m'attend pas pour le déjeuner.

- Et bien bonne journée alors!

Cleyt ferma la porte sans dire un mot. Il avait hâte de flaner dans les rues et de profiter de la journée. Il fonca en direction du manoir de Zeilan, qui se trouvait à cinq bonnes minutes de marche.

Il arriva enfin devant la bâtisse Folart, haute de trois étages et ne comporte pas moins de 20 pièces. La famille Folart était sans aucun doute la famille la plus aisé de Pietham, avec le père comme seul médecin de la ville et la mère qui tient la paroisse à la croyance D'Harik, le dieu de la création et du mérite. A cette heure-ci, la paroissienne devait dèja préparer la messe de midi.Mais la personne que Cleyt voulait voir était le benjamin de la famille, celui qui passait le plus clair de son temps dans la bibliothèque familiale que d'aller pointer son nez dehors respirer l'air pur.Cleyt frappa à la porte et au passage jeta son trognon de pomme dans un buisson à proximité. Ce fut Vainzent,le médecin, qui ouvra.

- Tiens! bonjour Cleyt. Je suppose que tu viens voir Zeilan?

- Bonjour monsieur, vous supposez juste!

- Hé bien il est dans la bibliothèque, rentre.

Cleyt s'éxécuta. Doté d'une assurance à toute épreuve, il se montrait toujours crispé devant le père de Zeilan. Il avait pourtant pas un charisme exceptionnel, mais son regard percant monté de ses petites lunettes font dégager de lui une attitude sérieuse, même trop selon Cleyt. Ce dernier pensa que le médecin le surveillerait dans la maison au cas où il regarderait la fille aînée Dorianys, ou même la cadette Neirry d'un peu trop près.Cleyt monta le grand escalier en face de lui et s'arreta au premier étage. Il prit le couloir sur sa droite et tomba nez à nez avec la charmante Neirry. Ses longs cheveux blonds coulant jusqu'à ses hanches, son regard angélique et sa silouhette font d'elle la prétendante d'un bon nombre de jeunes Piethamiens. Cleyt aurait rougi s'il aurait pu.Après l'effet de surprise, Neirry se lanca la première:

- Bonjour Cleyt.

- Bon...jour Neirry.

Cleyt n'osa pas dire plus, il se contenta de la contourner et de poursuivre son chemin. Il avait qu'une chose en tête : trouver Zeilan et sortir vite de cet endroit où il se sentait opréssé.Il se trouva enfin devant la porte de la bibliothèque, il l'entrouva.

- Zeil?

- Oui?

Zeilan était assis sur un banc, le long de la fenètre qui donnait sur la place de la ville. Ses yeux bleus et ses cheveux blonds longs attachés ne trahissaient pas les traits caractéristiques de la famille Folart.

- Hé bien entre, t'as peur ou quoi?

Cleyt craignait en fait que Zeilan ne soit pas seul. Il entra,ferma la porte, s'assis à coté de lui et lui serra la main.Zeilan était un féru de la culture, tout ce qu'il pouvait apprendre dans quoi que ce soit, il s'en abbreuvait. Ce fut même Zeilan qui a constitué une grande partie de la bibliothèque. Il lui arrivait même d'écrire des poèmes quelque fois, quand il était assez rassasié de livres.

- Ca te dirait de lâcher ton bouquin et de profiter de cet astre qu'on appelle soleil? proposa Cleyt.

Zeilan le regarda amusé. 

- Depuis quand sais tu que le soleil est un astre?

- Tsssss me prend pas pour un crétin....Zeilan gloussa et décida de fermer son livre.

- T'as bien raison, sortons un peu voir la foule. On va chercher Jammas au passage.

- Je te suis, répondit Cleyt en tendant son bras vers la porte.

Sortis du manoir, les deux compères se dirigèrent vers la maison des Stanfoss, qui se situait non loin ce celle de Zeilan. Les rues de Pietham commancaient à noircir de monde, des foules se compactaient devant les étals, détaillant les produits locaux ; fromages, viande sèche, fruits et autres mets dérivés. De ce fait, la route qui mèna à la maison de Jammas était devenue difficile.Tant bien que mal, ils arrivèrent devant leur destination, mais ils n'ont pas eu besoin d'aller chercher l'intéréssé, Jammas sortait de la maison, avec des habits de sortie qui lui donnaient une certaine élégance, immaculé de blanc. Il s'avanca vers ses amis et leur serra la main de bon coeur.

- Bon les gars, ca vous dit une tournée de bières? c'est Cleyt qui paye! s'exclama Jammas.

- Hein?! Hé dis donc, je suis qu'un pauvre paysan, je n'ai pas la bourse de Zeil! Et puis pourquoi c'est pas toi qui paye, Jammas?!

- Tout simplement parce que nous avons pas encore touché le solde de nos chantiers, il y a eu du retard.

- C'est bon les gars, je vais me sacrifier pour cette fois, ENCORE.... dit Zeilan, les bras ballants.

- Comment ca "encore"? s'étonna Jammas. Je vous rapelle que la dernière fois c'était moi!

Cleyt prenna ses deux amis d'enfance par les épaules et les emmena presque de force vers la foule grouillante.

- Pas de dispute les gars, j'ai trop soif pour pouvoir vous départager, lanca t'il avec un sourire qui fit rendre la bonne humeur aux deux autres.

Arrivés à l'échoppe, qui bien sûr était quasiment impratiquable à cause du monde, Cleyt se chargea de prendre la commande, pendant que Zeilan et Jammas choisissèrent une table vide. Mais à peine assis, ce dernier se mit à fixer du regard une personne. Cette personne avait la tenue de serveuse et avait toute la peine du monde à servir tous les assoifés.Zeilan remarqua le petit manège de Jammas et essaya de voir ce qui l'envoutaît. Il tomba sur Stezy, une jeune femme de 21 ans qui avait grandi avec eux, mais qui ne les a pas cotoyés pour autant, du moins c'est ce que pensait Zeilan. Elle était de taille moyenne, portait la tresse sur ses cheveus roux et posséda des yeux bleus azur qui ressemblaient à ceux de Jammas. Quand elle se retourna et croisa le regard de ce dernier, elle lui adressa un clin d'oeil qui cachait pas mal de choses. Zeilan regarda son ami dans les yeux avec un regard plissé, signe qu'il avait levé le pot aux roses.

- Quoi?! s'exclama Jammas géné, ne sachant plus oû se mettre. Ces choses là ne regarde que moi, ne pensez pas que je vais tout vous dire.

Zeilan soupira.

- Je crois qu'il est temps pour nous aussi de trouver une compagne. Depuis combien de temps ca dure entre...

- Taratata, je te dirais rien monsieur Folart, et bien sûr pas un mot à l'autre energumène...

- Bien monsieur Stanfoss, tes désirs sont des ordres mais tu me devras des explications quand même!

- D'accord, si tu insistes.

Zeilan et Jammas possédait un lien particulier dans le trio. Il était dû au départ à Zeilan, qui était le seul fils de sa famille et qu'un petit ou grand frère aurait comblé de joie, même s'il mettrait sa vie en jeu pour celles de ses grandes soeurs sans aucun remords. Pour lui, Jammas faisait partie intégrante de son entourage, et Jammas en avait conscience . Point de secret entre eux ni de bassèsses, iis pouvaient et devaient tout se dire.C'est à ce moment que Cleyt revena difficilement avec les trois chopes dans les mains, manquant d'en faire tomber une. Après la distribution, il renda la monnaie a Zeilan et s'assit à coté de Jammas.

- Bon alors, quoi de neuf pendant mon absence? Je vous ai vu parler et regarder la petite Stezy de près, bandes de coquins...

Jammas commenca à lever les yeux et Zeilan s'empécha de rire.

- Hum...d'accord c'est un secret de polichinel, c'est cà?

- T'inquiètes pas, je pense que Jammas te mettra au courant un de ces quatre.

Jammas lanca un regard noir à Zeilan, qui souria et commenca à déguster sa bière.Après avoir avalés leur breuvage, le trio décida de se mêler à la festivité et surtout de comtempler la gente féminine.  Jammas jouerait le jeu, même si l'envie n'y était pas.Ils s'aréttèrent au bord d'une estrade.

- Dites, vous croyez que ma couleur de peau peut rebuter certaines personnes? Regardez bien la foule, il n'y a personne de Mirakeiv...constata Cleyt.

- Je ne pense pas que ta couleur de peau ait un rapport avec tes échecs de convoitise, lui répondit Jammas, je ne pense pas que le peuple de Whargand sois à ce point raciste.

- Jam à raison, ta famille a bien été accepté à Pietham, et tu n'as jamais eu de geste raciste en votre égard depuis plus de vingts ans maintenant, je me trompe? souligna Zeilan. Moi je pense que ytu devrais avoir une approche différente envers les filles. Ne cache pas ton coeur derrière tes pitreries et ouvre le.

- Jam, tu penses que je devrais écouter les conseils d'un intellectuel? Excuse moi d'en douter Zeil...

- Hé Cleyt, fais lui confiance et tu jugeras àprès, d'accord?

Jammas savait se montrer persuasif quand il le fallait. Cleyt acquiesca.

- Bien je me met à l'oeuvre dès maintenant et...

Un grondement lointain coupa la conversation des tros amis mais aussi de toute la population de Pietham, même les enfants qui jouaient. Un silence lourd suivit, un silence qui signifiait une inquiétude générale.

- Un orage? s'interrogea Zeilan.

- T'as vu le temps? lanca Jammas en regardant le ciel. Y'a pas un nuage à l'horizon...

Cleyt fut le plus observateur.

- C'est le volcan, regardez, on dirait un nuage de cendres.

De la mer qui séparait l'île qui abritaient le territoire du Whargand couplé au territoire de Maradamian, et l'île qui était constituée du Malazian et du Gensaw, surgissait le volcan Ibyfunis. De Pietham, on distingait qu'un petit filet de nuage à l'horizon, mais sa forme et sa provenance ne pouvait tromper. La fête du mérite reprennait son enthousiame graduellement, mais beaucoup, surtout les plus vieux habitants de Pietham qui se basaient sur des vieilles histoires, pensaient que la colère du volcan pouvait prédire de mauvaises choses. 

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