Concours logement parfait mars 2016 - POESIE
Dehors
Y'aurait des terrasses, un métro
Pas de queue au resto
La ligne 7, 5 ou 4 au menu
Quelques bus en service
L'addition des badauds
Débattant sans caprices
Y'aurait des bars à deux rues
(si possible non pentues)
c'est plus simple pour rentrer
A deux, trois, et parfois
Quatre pattes
Le portefeuille plus léger
On pourrait entendre aussi
la caresse d'une guitare
à côté, dans un parc ;
La caresse du vent réveillerait
Les buissons, le vivant
La musique des arbres
On viendrait s'y asseoir
On viendrait piqueniquer
Chuchotant à deux mains
On jouerait
des palais
A l'intérieur
Y'aurait bien sur une mansarde
Si possible en bois sans écharde
Un balcon au soleil déclinant
Assez large pour une table, quelques plantes
Un chassis et les vapeurs
des cafés qu'on boiraient en peignant ;
Pour ça y faudrait de la hauteur
Dehors, au plafond, en surface
(peu importe l'ascenseur)
Un trois pièces en quatre dimensions
Des baies vitrées nues sur l'Espace
Y'aurait aussi une grande douche
avec un WC séparé
La baignoire serait la cuisine
Américaine, ronde et dorée
comme un croissant fertile;
On fermerait les paupières
On laverait les peaux usées
Tout ça sécherait dans la chambre
Le silence fondrait sur les taies
D'oreillers
Et
Ainsi,
Plantés autour de meubles danois
On se ferait bercer par l'existence
(et berner par le prix ?)
Dans cet antre galactique
Tout serait connecté
La TV, les lumières, l'acoustique
Le parfum discret de lavande
Les tons blancs satellites
Jusqu'au trait violet pâle
Fendu, sur la table,
d'un bouquet