Longue attente

helenac

Longue attente.

Déjà sa venue ne sera plus anodine

Elle donnera du sens à ses mots, sera mutine

Et laissera parfois glisser ses doigts secrètement

En un frôlement trop audacieux et se faisant

Les regards en diront long, les sourires tout autant

Aussi, le manque s’invitera imperceptiblement

Il est des mots qui se tairont dans leurs soupirs

Des baisers qui se perdront faute de les dire

Et les anges passeront encore plus sous les silences

Toujours porter un amour, un désir, une absence

Elle l’effleurera à chaque fois qu’elle le pourra

Pour mieux respirer son parfum, s’approcher de ses bras

Un ou deux battements s’étoufferont dans son cœur

Ne même plus s’en cacher, ne plus en avoir peur

Sentant ses écarts douloureux, il s’en amusera

Sachant trop bien lui aussi de quoi il s’agira

Ecueil d’un orgueil masculin, mais apaisé

Il ne verra que ses yeux, lui soufflera un baiser

Attendant à l’impatience les courts instants

Où ils seront seuls au monde en beaux amants

Et il aimerait caresser une joue attendrie

Par ses attentions, ses sous-entendus aussi

Hier, leur commun fût si long à se dessiner

Qu’encore aujourd’hui, ils se cherchent pour s’aimer

De non-dits, en confidences, tant de faux semblants

Se sont accumulés en vains secrets si évidents

Elle, plus frêle qu’elle n’y paraît, étourdie par la vie

Derrière ses calices, prémices que jamais on oublie

L’attente, comme trop longue du bon compagnon

Qui saurait la faire rire et savoir ses inclinaisons

Qui saurait reconstruire les fleurs qui se sont flétries

A force de mensonges, d’abus et de mépris

Et quand bien même vouloir qu’il soit celui là

Elle sait les blessures auxquelles il s’exposera

Et tandis que je les regarde, je me demande

Par quel hasard, les choses, passives, se suspendent

Pour renaître quand on ne les attendait plus

Même quand il arrive de penser que l’on s’est perdu.

Longue attente.

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