Louisa'ction. Silence, ça tourne !
-beep
Louisa c'était une star de cinéma, une réalité un peu vague pour une image qui ne s'oublie pas. C'était le genre de fille difficile à éviter, le genre qui se retrouve en poster dans une chambre d'ado, sur le mur au-dessus du lit juste à côté du paquet de mouchoirs déjà à moitié vide. Le genre de fille aussi belle que bandante, qui donne des envies de meurtre et stimule l'imaginaire des envies dérangeantes.
On s'en faisait une idée plutôt floue, la distance venait foutre la merde dans votre tête, elle vous empêchait de lui attraper la main, de la rejoindre chaque matin.
Il y a Louisa qui n'apparaissait qu'en rêve, sa peau bronzée qui vous brûlait les yeux et un soleil à vous aveugler pour de bon.
Il y a sa crinière qui prenait feu, le désert à perte de rue et un sourire Alabama Monroe.
Je la croisais tous les soirs, toutes les nuits. J'en rêvais malgré moi et ça me tuait d'avoir à me lever sans avoir pu ne serait-ce que la toucher. Un fantasme devenu obsession, une aventure fascinante et une bande son inoubliable. L'univers fumant d'un rythme endiablé, la puissance des percussions qui vient s'ajouter à celle de mes désirs les plus profonds.
Il y a son ombre projetée sur la voile, l'image de sa bouche qui défile et une gestuelle de danseuse étoile.
Il y a sa guitare mal accordée, le fantasme de toute une vie et ma salle de cinéma anéantie.
Louisa c'était ma star à moi. Personnage principal du plus beau film jamais imaginé, elle incarnait à la perfection cette princesse sauvage venue d'un autre temps. Je cherchais chez les autres ce que j'apercevais chez elle, et ne pouvais m'empêcher de décevoir cette partie de moi qui était encore à ses côtés.
Il y a Louisa qui s'éloignait toujours un peu plus, comme si vouloir la retrouver ne faisait que l'effrayer.
On a envie, tu sais, de la chercher avec toi. Pas d'y toucher. Pas de le voir ni de la rencontrer. Ça donn envie de te la tendre, de la tourner vers toi. Merci.
· Il y a plus de 9 ans ·thib