La parole d'en face
thib
Photographe inconnu. Pour déverser la langue sur le brasier des voix.
(Moi, les mots, y m'échappent souvent, alors je pique ceux d'un plus grand, qu'était malgré tout plus petit il paraît, mais voilà, c'est plus juste, pour l'occasion.)
On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais
Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait à mes lumières d'homme
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde
Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre
Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être
On ne peut te connaître
Mieux que je te connais.
*
Je dis ce que je vois
Ce que je sais
Ce qui est vrai.
Paul Eluard
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