LR 328 A

Sy Lou

Foudre, cahier, funambules, capoter, imaginaire.

Les lignes d'écriture oscillent doucement sous l'effet du vent qui a profité de la fenêtre laissée ouverte. Les lettres jouent aux funambules, solidaires malgré la violence de la bourrasque. Les hampes et les jambages se conjuguent pour former un maillage résistant. Les mots s'arc-boutent, ne forment plus qu'une longue phrase, qu'un très long paragraphe, empiétant dans la marge pour s'ancrer davantage. 

Mais c'est sans compter sur la foudre qui, sur un tourbillon convenu avec le vent, fait capoter ce qui aurait pu servir d'abri au poète.

Après la tempête ne reste plus que la ligne imaginaire de l'horizon...

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