LR328 yl5

Parfois j'avance en funambule au-dessus du passé de mémé.

Je viens de découvrir accrochée à une poutre du grenier, en compagnie des araignées, une vieille pèlerine bleue ressemblant à une capote bleu horizon de la première guerre mondiale.

Dans une poche intérieure était dissimulé, un vieux cahier dans lequel je n'ai pu que constater en le feuilletant, l'incroyable monde imaginaire d'une jeune-fille.

Je fus comme frappé de la foudre en lisant les poésies tellement romantiques écrites par mémé…

Lis…

Tu connaîtras une autre facette de mémé…

Mais chut !

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"L'hiver de janvier en belliciste glaçant

De son pas raide et conquérant.

A envahit la plaine, la peine, le sang.

L'esprit de Lucien si tendre, si bon.

Affligé et tremblant sous le vent

Pour lui plus rien n'est avec raison.

Sa conscience, et les arbres sont en deuil

Ils pleurent sur la vie et leurs ultimes feuilles.

Dans son âme, son cœur, le nord a déchargé

Des chariots de rochers, des démons malfaisants.

Une tristesse incontrôlée, un spleen malodorant.

Aux griffes et aux piques acérées de cette froidure

Ses pleurs glacés, des lacs, des étangs gelés se sont figés.

Les ruisseaux, ses larmes, ses sanglots sans murmure

Ne font plus qu'écouter, en boucle, un air sans gaieté

Couvrant le sol et ses pensées de blancheurs infinies

La neige tombe, étendant son ample manteau

Comme un dôme sacré, un ange protecteur.

Sur les sombres tourments et sur la terre endormie.

La sœur fidèle pense et écrit: Frérot n'aie plus peur.

Patience, au printemps, heureux, tu seras à nouveau."