LR370 yl5 de Vivi et sa Majesté Lulu Premier

Texte de Vivi

- Mémé ! C'est quoi cette odeur ?
- Je cuis des betteraves rouges.
- Franchement, « çà puire !» 
- Il y a un remède ancestral qui dit que c'est bon pour les hypertendus.
- Et qui est hypertendu dans cette famille ?
- Pépé
- Pépé ? Non !
-Ben oui pépé, hier il s'est énervé contre deux touristes qui passaient devant la maison.
- Les gens ont encore le droit de passer devant la maison que je sache.
- Oui, tu as raison mais il y a eu un élément perturbateur qui a déchaîné la colère de pépé et du coup sa tension est montée jusqu'à 20/8.
- Oups c'est beaucoup ! Et ?
- Ben voilà, Tu sais que pépé aime les violettes et qu'il en sème partout devant la maison même dans le champ en face, c'est son côté sentimental en souvenir de sa petite sœur Violette décédée d'une leucémie à 18 ans.
- Oui, triste histoire…
- L'ennui c'est que ces gens ont tout ramassé pour en faire des bouquets
- Ouille ! 
- Et voilà…Tu sais aussi comment il peut réagir quand il est en colère ! Il est allé chercher son fusil et il leur a fait peur en leur demandant de rendre les violettes et de partir.

Ce qu'ils ont fait...

Mais  comme ils n'allaient pas assez vite il les a poursuivis jusqu'à la route nationale.

J'ai crié et demandé qu'il s'arrête, mais il ne m'écoutait plus et comme cela ne suffisait pas, il s'en est pris à Nicolas et Roger des gars qui discutaient devant le bistro et qui ont essayé de le calmer... Qu'il a copieusement insultés.

Pendant ce temps-là les touristes en ont profité pour cavaler et il est rentré furibond à la maison.

Il tremblait, il était écarlate. J'ai bien cru qu'il allait faire une attaque tout cela à cause des violettes.
- Ben dis-donc ! Il est où pépé maintenant ?
- Il est au jardin, tout va bien. Il digère si je puis dire. Car ce matin, Albert le gendarme s'est présenté à la maison pour le placer en garde à vue…
- Non !
- Ben oui… Certes le fusil n'était pas chargé mais les touristes ne le savaient pas, ils n'ont pas apprécié, ils ont porté plainte.
J'ai dû me rendre à la gendarmerie pour arranger cette affaire. J'ai raconté l'histoire des violettes, je les ai fait  pleurer et ils ont retiré leur plainte.Pépé s'en est tiré avec une remontrance et il a dû s'excuser. La honte quoi…

- Mais quelle famille !
- Tu l'as dit bouffi !
-…

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Texte de sa Majesté Lulu Premier qui ne s'est pas fouler la main

C'était un rite ancestral quand nous étions gamins.
Chaque année, à fin de l'été, un nouvel élément faisait son apparition dans notre quotidien.
Une population étrange envahissait les campagnes wallonnes.
Rien à voir avec des touristes de passage, mais des travailleurs flamands venus ramasser les produits des champs.
C'était l'occasion pour nous de poursuivre les remorques des tracteurs, en faire tomber quelques betteraves, les creuser en forme tête de mort et y placer une petite bougie.
On n'avait pas attendu les amerloques pour faire Halloween avant l'heure.