LR582 yl5 texte à contraintes

Quand les autoroutes ont tracé leurs longues lignes droites payantes. Nous, c'est-à-dire mes sœurs, mon frère et moi partions avec les grands-parents en vacances par les routes nationales, c'était le moyen le moins cher pour rejoindre l'Espagne.

Tu te doutes que mémé prenait les choses en main et les cartes routières aussi, mais cela c'est une autre histoire.

Aux premières lumières de l'aube c'était branle-bas de combat.

Pépé qui conduisait était prié comme tous les ans de passer par un petit patelin dont j'ai oublié le nom pour s'arrêter chez Nicolas un ami de pépé et mémé.

La boulangerie sentait le pain frais. La buée couvrait les vitres. Il y avait sur les étagères des miches et des baguettes, certes mais aussi des biscottes, du sucre,  des confitures, du chocolat quelques boîtes de conserves, du vin, de la limonade, de la charcuterie, du fromage, des fruits et un vieux congélateur « Miko » trônait près de la porte.

Les grands-parents n'avaient pas à se creuser les méninges pour y trouver de quoi assurer un solide casse-croûte pour le voyage.

Ils achetaient un peu de tout.

Pendant que nos sœurs s'amusaient à reconnaître en vitrine des figurines de faïence immuables qui devaient observer le trafic depuis des années. Avec mon frère, je profitais de la distraction des adultes qui papotaient, heureux de se revoir, pour enfouir dans nos poches quelques friandises que nous chapardions dans des bocaux en verre alignés sur le comptoir.   

C'est à partir de cet endroit que commençaient vraiment les vacances.

-...