Luberon Rouge Sang - chap 23

Christian

Intervention

— Franck, bonjour c'est Yann, le capitaine des pompiers.  Nous avons été appelé pour une victime apparemment violée dans les gorges de l'Aiguebrun, vous venez avec moi ?
— Ok ! J'arrive, mais je monte avec vous, vous roulez plus vite que moi et je reviendrai avec Quentin, il doit être sur la route pour un constat d'enlèvement d'épave, je le préviens

— Quentin répond merde ! ça fait deux fois que je laisse des messages, tu fais quoi !

Franck n'est pas de bonne humeur, Quentin qui ne répond pas, la jeune stagiaire qui n'est pas au bureau et les pompiers qui roulent pied au plancher le rendent malade.

— Stoppez-là ! Le gars qui nous appelé nous a repéré, c'est en-dessous au bord de la rivière, venez Franck, on va couper dans les taillis, accrochez-vous la pente est raide.

Arrivés au bord de la rivière, Hugo leur fait signe et ils grimpent sans attendre.

Le capitaine des pompiers retourne la victime et là

— Merde c'est Laetitia, votre stagiaire mais ce n'est pas possible que fait-elle ici !

— Messieurs, vous n'avez pas vu en montant dans les buissons au bord la rivière, des jambes.

— Quoi des jambes ?


Le capitaine des pompiers, laissant son collègue s'occuper de la victime, est déjà au bord de la rivière. Il vient de voir les jambes, elles n'avaient pas attiré leur regard, focalisés qu'ils étaient sur le sauvetage de la jeune fille.

Il prend les jambes, il manque une chaussure le pantalon est sur les talons, il tire pensant déplacer les corps et se trouve avec deux jambes pendantes arrachées d'un corps.

— Inspecteur, vite venez voir.

Franck à la vue des deux jambes, croise le regard du capitaine, tout leur rappelle la macabre découverte du Portalas.

Le capitaine s'enfonce dans le fourré, Franck le rejoins.

— Agh non, non ! C'est pas possible, c'est le diable qui a pris possession de ce pays, merde, merde !

Le capitaine ressort les larmes aux yeux, Franck veut s'avancer.

— N'y allez pas je vous en conjure !

— Pourquoi capitaine ?

Le pompier qui en a vu pourtant dans son travail, des accidents de la route, des suicidés, lâche dans un sanglot :

— C'est Quentin !

Franck ne réagit pas de suite, il n'a pas bien compris.

— Quentin?

— Oui c'est lui là dans le fourré où ce qu'il en reste !

Là, Franck, maintenant, rejoint dans le cauchemar le plus total les deux jeunes randonneurs qui ont découvert l'horreur.

Son esprit décroche, il s'assoit et ne peut qu'à son tour pleurer, pleurer !
Le monde vient de basculer, l'enfer c'est invité ! Le sang et la merde viennent salir ce paradis.


Le regard fixe, l'esprit absent, Franck n'est plus là.

Le monde, sa vie , ses certitudes, tout vient de s'écrouler. Pourquoi ? Pourquoi moi, Pourquoi Quentin, Pourquoi Laetitia ?

Toujours la même question devant l'indicible.

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