Luberon Rouge Sang - chapitre 2
Christian
Aix-en-Provence
Arrivé au Labo de génétique, Julien demande des nouvelles des "poussins" de Bretagne.
— Salut Julien, je suis arrivé à 7h30 au labo, je n'ai pas vu la queue d'un "poussin rose", l'informe Rémy.
— La nurserie m'avait assuré que le chauffeur ferait le voyage dans la journée et qu'au plus tard au matin nous réceptionnerons nos colis !
— Je pense que tu devrais la joindre à Plougastel. Ils devraient avoir des informations de leur chauffeur, il est sous leur responsabilité après tout.
Sur les conseils de Rémy, Julien quitte le bureau où ses collègues de travail commencent d'arriver, pour trouver un lieu plus calme et ouvre son smartphone.
Il avait appelé Stéphanie hier. Elle lui avait confirmé que le chauffeur avait pris la route tôt dans la matinée, son numéro apparu donc à l'ouverture de l'appareil.
— Stéphanie ? ça va
— Bonjour Julien. Pas trop, je suis complètement déboussolée.
— Dis-moi qu'est ce qui se passe ?
— Le chauffeur
— Quoi, le chauffeur ?
— Il est mort !
Le regard de julien devient livide, un gouffre semble s'ouvrir devant lui, il s'appuie au mur de la terrasse d'où il passe son appel.
— Mort ? Répète-t-il comme pour s'assurer qu'il a bien compris le mot
— Oui, Julien ! la Gendarmerie d'Api, dans le Lubéron, vient de nous appeler. La voiture a fait une embardée après avoir croisée un camion et elle s'est précitée dans un ravin. Les gendarmes ont été prévenu par le chauffeur du camion, mais hier soir la région était recouverte d'un épais brouillard et le chauffeur du camion n'a pas su localiser précisément le lieu de l'accident. Ils ont fini par le retrouver ce matin.
— Les porcelets, on les a retrouvé ?
— Désolé Julien, les Gendarmes n'en ont pas parlé, je ne sais pas si ils en ont retrouvé vivants et tu te doutes bien que je n'allais pas leur poser la question, elle aurait été plutôt malvenue !
— Merde, merde, c'est pas possible ! Pour la première fois depuis 3 ans on tenait enfin des AGM viables. Nous étions les premiers à obtenir des animaux vivants modifiés génétiquement, capables de doubler la production porcine. Tous les protocoles étaient prêts pour vérifier les caractères génétiques acquis.
— Nous n'y sommes pour rien Julien, tu voulais absolument étudier les porcelets dès leur naissance, nous avons fait au plus vite.
Julien ne vacillait plus, il a déjà pris une décision.
— Stéphanie, les gendarmes ont-ils indiqué le lieu exact de l'accident ?
— Pour ça oui ! Ils ont assez efficaces, c'est au km 9 au départ de Lourmarin, ils me l'ont indiqué pour l'assurance. Tu ne comptes quand même pas te rendre sur place !
— Bien sur que si ! Je veux retrouver ces cochons même écrabouillés ! Ils pourront toujours nous fournir de précieuses informations, d'ailleurs on devait en disséquer deux sur les quatre pour constater les modifications au niveau des organes.
— Qu'est ce que tu vas bien raconter aux gendarmes ? Ils doivent être encore sur place.
— C'est mon problème ! J'improviserai, je ne veux surtout pas que ces bestiaux tombent entre le mains de n'importe qui. Je te tiendrai informé, Stéphanie.
Julien retourne au bureau et fait signe à Rémy de le suivre.
— Arrive ! Nous partons en randonnée dans le Lubéron !
En réponse au yeux ronds et interrogatifs de Rémy, Julien ajoute :
— Dépêche-toi je t'expliquerai en route, nous avons moins d'une heure devant nous.