Lucile.

Christophe Hulé

Lucile vole.

Ses ailes marbrées de nacre, d'or et d'argent,

De planète en planète,

En prenant tout son temps.

Fébrile et empressée,

Elle butine.

Dès l'âge tendre on lui a appris

A contourner les trous noirs,

Et se méfier des malappris

Qui brillent un peu trop

Ou fanfaronnent.

Ses parents l'ont laissée partir,

Car c'est la loi.

Ma foi, elle ne regrette rien,

Quel merveilleux voyage !

Lucile fait des loopings,

Par plaisir ,

Car personne ne la regarde.

Mais quelle est donc cette planète bleue ?

Ni une ni deux, elle se précipite.

Toute cette étendue bleutée,

Et tous ces êtres aux ailes déployées,

Au loin se dessinent des formes brutes 

Et torturées.

Un parterre ocre jaune, avec ces drôles de petites maisons,

De toutes les couleurs.

Lucile se décide enfin à faire escale.

Des insectes, dont les plus petits

Font des trous ou des monts approximatifs,

Au bord de cette immensité bleue.

Les plus gros spécimens,

Semblent prostrés sur des rectangles de toutes les couleurs.

Au loin elle aperçoit des boites rectilignes,

Des objets verticaux entourés de veines noires.

Lucile prend son envol,

Ce n'est pas ce qu'elle cherche.

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