Lucille a de beaux seins

Lucile a de beaux seins. Ils sont tout en rondeurs sous son chandail gris clair. Pendant qu'elle me parle je ne peux m'empêcher de les regarder. Elle le sait et fait semblant de ne pas s'en apercevoir.

Elle me raconte qu'elle fait du cerf-volant avec son père. Depuis qu'elle est toute petite, ajoute-t-elle. Pour moi, qui suis un vieil homme, elle est encore toute petite. Une petite fille dans un corps de femme adulte. C'est troublant. Elle a la peau claire. Elle se renverse, à l'aise, dans son fauteuil, les jambes repliées sous les fesses. Elle sourit. J'ai plaisir à entendre sa voix un peu grave, étonnamment mature. Elle raconte ses voyages à travers le monde avec ce père qui lui a si bien appris à jouer avec le vent. Elle dit les festivals, les concours, les avions, les beaux hôtels...

Elle porte des lunettes d'écaille. Ça lui donne l'air d'une étudiante. D'un côté de son visage ses cheveux blonds sont relevés en masse et de l'autre elle les a rasés. On devine la peau de son crâne sous le duvet doré .

Elle poursuit...Singapour, puis l'ouest américain, les grands espaces, la route en minibus…

Je n'écoute plus vraiment. Derrière ses lunettes ses yeux sont étrangement pâles, d'un gris tendre qui ouvre des horizons.

Elle pourrait aussi être la fille que je n'ai jamais eu.