Lui
elenso
Des sacs jetés sur les graviers,
Le regard dur, pas un regret…
L’enfant est là, presque trop pale
Impuissante, elle pleure
Son absence déjà palpable.
Ce trou béant dans sa chair douce ;
Anéantit ses rêves naissants…
« Elle est un peu bête, l’enfant. »
C’est ce que disent les braves gens.
Mais en elle vit
Cette conscience pure, cruelle
Improbable à son âge.
Aux yeux des autres, elle est l’idiote.
Trop différente…
S’ils voyaient ce qu’elle ressent.
L’ignominie, la haine, le mal,
Ce sourire, plein de dents sales.
Ils comprendraient les braves gens,
Que son silence n’est pas subit.
Mais qu’au contraire, il est asile.
Des sacs jetés sur les graviers
Le regard dur, pas un regret…
Elle sait l’enfant,
Ce qu’il a fait.
Il a souillé, détruit, meurtrit,
Celle qui lui a donné la vie.
D’un coup de poing, il l’a privé
Du temps qui passe,
De la douceur, de son regard.
L’enfant est là, presque trop pale
Impuissante, elle pleure
Son absence déjà palpable.
A cette mère, sans doute si lasse
De lutter, de se battre,
De se prendre en pleine en face
L’ignominie, la haine, le mal,
Ce sourire, plein de dents sales.
Très beau poème, cette petite fille si lucide ... dur et émouvant.
· Il y a plus de 13 ans ·minou-stex
Une sensibilité à vif... et cette connaissance - que je reconnais si bien, pour ma part - de ce regard d'enfant qui voit tout et qu'on prend pour un(e) imbécile... merci ! merci !
· Il y a plus de 13 ans ·Gisèle Prevoteau