Lui

elenso

Des sacs jetés sur les graviers,

Le regard dur, pas un regret…

L’enfant est là, presque trop pale

Impuissante, elle pleure

Son absence déjà palpable.

Ce trou béant dans sa chair douce ;

Anéantit ses rêves naissants…

« Elle est un peu bête, l’enfant. »

C’est ce que disent les braves gens.

Mais en elle vit

Cette conscience pure, cruelle

Improbable à son âge.

Aux yeux des autres, elle est l’idiote.

Trop différente…

S’ils voyaient ce qu’elle ressent.

L’ignominie, la haine, le mal,

Ce sourire, plein de dents sales.

Ils comprendraient les braves gens,

Que son silence n’est pas subit.

Mais qu’au contraire, il est asile.

Des sacs jetés sur les graviers

Le regard dur, pas un regret…

Elle sait l’enfant,

Ce qu’il a fait.

Il a souillé, détruit, meurtrit,

Celle qui lui a donné la vie.

D’un coup de poing, il l’a privé

Du temps qui passe,

De la douceur, de son regard.

L’enfant est là, presque trop pale

Impuissante, elle pleure

Son absence déjà palpable.

A cette mère, sans doute si lasse

De lutter, de se battre,

De se prendre en pleine en face

L’ignominie, la haine, le mal,

Ce sourire, plein de dents sales.

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