Ma Femme et son colombo
gillesdelatourette
Ah, enfin ma Femme va mieux. Toute à l'heure, elle rentrera de l'hôpital. Je veux qu'elle soit de nouveau heureuse autant que moi, pour nos retrouvailles. Je suis en train de lui confectionner un petit plat qu'elle aimait tant avant. Un colombo de porc. C'est vrai qu'elle a cette tendance maintenant à rechigner plus ou moins la viande mais je lui ai dit, pas plus tard qu'avant hier à son chevet : Tu es si pâle, si maigre. Mon p'tit Ange, reviens moi vite. Tu dois reprendre de l'appétit. Je vais te redonner du parfum, de la saveur. Et de la salive, tu sais celle qui donne vraiment faim et non pas celle qui se cherche à être épaisse et qui te mine les reins. Elle m'avait souri de son mieux, penchée sur son verre d'eau.
Ma Femme, elle a toujours soif. Pour elle, j'ai acheté un petit bordeaux pour accompagner le plat. Elle boira bien ce qu'il lui plaira. Il faut que je me concentre dans mon colombo. J'aime cuisiner. En plus à deux pas de notre rue, j'ai dégoté un boui boui où s'étalent des tas d'aliments exotiques. C'est étonnant de voir tous ces rayons et ces innombrables compartiments. Lors de mes dernières balades, j'avais bien fait d'y rentrer. Après avoir fait le tour 3 fois, un peu désorienté, en traînant mon air désespéré et mes mains dans les poches, le marchand s'est approché pour me demander ce que je cherchais. C'est alors, que troublé au milieu de tant d'odeurs, j'ai éternué. J'ai sorti mon mouchoir pour essuyer mon œil qui coulait un peu. Puis, ressentant un confident, j'ai fixé ses yeux et j'ai déballé que ma femme a pris un mal dans sa tête et dans ses reins, qu'elle aime le colombo et que je souhaitais des bonnes épices pour qu'elle reprenne vite goût à la vie. Il a secoué la tête, prit un air compatissant en me disant qu'il comprenait, qu'il comprenait tout ce que je lui disais, qu'il allait m'aider à pallier mon souci. Ainsi, je suis sorti avec ses bons produits conseillés, même qu'il m'a fait une petite remise en caisse. J'étais satisfait de voir qu'il existait encore de nos jours, des hommes compréhensifs.
Ça y est, le colombo de porc peut mijoter maintenant. J'aurai préféré de l'agneau mais bon, je ne voudrais pas voir ma femme faire des grimaces en touchant son cœur et là refouler mon plat pour de bon. Ça m'embêterait pour elle. Et puis pour moi, je l'avoue. Car mon colombo a été fait d'amour. Un trop plein d'amour, je sais. Faut que ça baigne entre nous. J'y tiens. J'y tiens comme la prunelle de mes yeux. N'est-ce pas comme ça qu'on dit quand on aime quelqu'un ?
Je regarde la pendule. J'ai encore du temps. J'arrête le feu sous le plat. Je range et nettoie la cuisine. A présent, je dois aussi ranger la chambre. Changer les draps jaunis, racornis. Faire une machine. C'est fou, j'aime tout faire dans ma maison. Je suis comme ça. Un homme exemplaire, soi-disant. Mais j'aime tellement que tout soit parfait. Il ne faut pas que j'oublie de ranger quelques CD, DVD. D'ailleurs, tiens, il faut que je réfléchisse pour passer une belle musique douce ce soir. Tout sera que pour elle. Ah, enfin ma Femme me revient.
Mon mari est entré ce soir à l'hôpital. Très bonne idée ce colombo pour redonner le goût...après.
· Il y a presque 10 ans ·Cathy Galliègue
J'avais hésité avec du Baeckeoffe mais c'est trop long à concevoir. Bon courage pour toi, mince et zut flûte alors...
· Il y a presque 10 ans ·gillesdelatourette
Je vais sans doute trouver un peu de matière dans cet épisode, il faut le voir comme ça. Enfin, essayer. Merci ;-)
· Il y a presque 10 ans ·Cathy Galliègue
Je suis une spécialiste du Baeckeoffe ;-)
· Il y a presque 10 ans ·akhesa
Ah ! j'attends alors votre composition ;)
· Il y a presque 10 ans ·gillesdelatourette