Ma France

Claude Cotard

C'est ma terre, celle où j'ai vu le jour un matin de janvier

C'est mon ciel, que mes yeux d'enfant ont tant contemplé

Ce sont mes campagnes, vertes, sauvages parfois, aimé

Mes villes aux noms chantants, tels, dans une gare, annoncées

Les odeurs, les parfums, de ma jeunesse que

j'ai gardée

Ce sont mes frères, même s'ils ne sont pas toujours reluisants

Chauvin bien souvent, râleurs, égocentriques, mais bons vivants

Le meilleur vin, la meilleure bouffe et les meilleurs amants

Très énervants, parfois. Mais qui peuvent être tellement charmants,

Ailleurs c'est bien, mais c'est ici, qu'ils veulent leur dernier instant

De grands hommes de lettres, de grands chercheurs et historiens

Ils ont fait l'histoire, grands ou petits, et pas toujours en bien

Mais c'est notre histoire, mon histoire, et ça, ce n'est pas rien

Artistes, musiciens, tous sont venus, chez moi un beau matin

Tous les grands du monde ont foulé un jour, le sol parisien

Car c'est chez moi, quoi qu'il en soit, je resterais là, sur le navire

Malgré l'imperfection, quoi qu'on puisse, en mal, en bien, en dire

Et même si au loin, je suis allé voir, connaître, aimer, découvrir

Malgré les gens bien rencontrés au hasard, un

jour, je vais repartir.

Car c'est ma terre, mes racines, ma France, où je voudrais mourir.

Signaler ce texte