Ma Liberté

stockholmsyndrom

Tout est lié.

Au dessus du vide, le vent dans le dos, les bras levés, le spectacle blanc d'une écume déchaînée, le flanc résistant a la furia des Dieux, les mots n'ont pas d'importance, on ressent, c'est tout. Le ciel gris qui nous guette donne l'impression de se joindre a la bataille, le décor ne fait plus qu'un, on se fait la une idée de ce dont parlaient les fous quand ils évoquaient l'apocalypse. Je suis si léger. Je ferme les yeux. J'entends le bruit, la lutte, l'agonie insoutenable d'un monde bien que trop réel, comme un carambolage violent entre la beauté de la vie et l'horreur de l'humanité, tentant d'étouffer l'espoir, celui qu'il y a toujours eu dans tes grands yeux noirs, qui m'ont forcé a espérer qu'on pouvais survivre a la force d'y croire. Comme ce jour d'Automne ou ta lueur s'est éteinte. Comme si elle eut vraiment existé un jour. Je peux voir les traits fins de ton visage, tes cheveux tourbillonnant dans l'infini, tes iris, des diamants en apesanteur, j'y vois les reflets de mes rêves, les contours d'une âme lumineuse, tellement lumineuse quand il fait si noir. Je veux rester la, a te contempler sans rien dire, me passer de ces choses superflus, me passer d'y penser, je ne veux plus penser, ni me débattre, je veux te voir, ne plus ouvrir les yeux. J'esquisse un sourire. Le vacarme résonne, il ne me fait plus peur, c'est devenu une douce symphonie lointaine, elle épouse ton image, c'est si parfait. Tu vois, les éléments se déchaînent pour toi, depuis la nuit des temps, et ce soir le vent qui me chuchotait encore hier des poèmes a la gloire de la solitude est devenu un ami fidèle. Il pousse, de plus en plus fort. Je me laisse entraîner, au dessus du vide, le vent dans le dos, les bras levés, les yeux fermés. Ce soir je suis si léger. Ce soir je vole. Ce soir, je vis et pour la première fois de ma vie, ce soir, j'épouserai tes lèvres tant convoitées.


Pour un baiser mortel mérité.

Signaler ce texte