Ma petite fille

Où sont passés tes petites dents de lait,

Celles, qui disparaissaient le soir, sous ton oreiller.

Où sont passées, l'odeur des fleurs, que, portaient tes oreilles,

Les sons, de ta voix, tes rires et tes pleurs.

Où est passé, le bleu jasmin du sang

Qui coulait, dans tes veines d'enfant.

Où est passé, la couleur grenadine,

De tes lèvres fines,

Leur douceur, comme du velours.

Les retrouverai-je un jour ?

Tes baisers d'orfèvre,

Ta peau, brûlante quand tu avais de la fièvre.

Où est passé, le vert émeraude, de tes yeux

Qui perlait le matin, quand tu appelais tendresse.

Où est passé, ton sourire joyeux,

Quand je me faisais, esclave et toi princesse.

Où sont passées, la couleur et le parfum, de ton corps,

Velouté de pêche, tannins de miel, essence de merveilles.

Où sont passés, tes jouets, et tes dessins multicolores,

Ourson Pinson et lapin Popin, que tu serrais fort dans ton sommeil.

Où sont passés, les princes charmants,

Auxquels tu rêvais tant.

Le beau château, les licornes et les fées,

Que tu soupçonnais d'exister.

Où sont passées, toutes ces années,

Où sont, les belles couleurs de l'été.

Tes cheveux dorés. Ton teint de poupée

S'est terni sur les photos, qu'il nous restait.

Où sont passées, toutes ces secondes à t'aimer

Tu manques, à papa et maman.

Qui aurait pu penser ? Que la cruauté

Était simple, comme un jeu d'enfant.