Ma princesse
Lydia Maleville
Ma princesse
Le dix-huit Septembre de l'an deux mille onze restera à n'en pas douter une date importante pour moi, une de celle que l'on dit à marquer d'une pierre blanche.C'était un Dimanche et ce matin de fin d'été, le temps était encore doux, alors que le ciel faisait rouler ses lourds cumulus menaçants sur un fond de bleu qui éclairait l'immensité de l'espace et le disputait aux masses grises et noires.Je l'ai vue arriver de bonne heure sous les traits de lumière du soleil levant et dans le vent encore frais du petit matin.Elle était vêtue avec soin, elle portait sa belle chemise blanche des réunions importantes.Elle était si belle ma blonde, ma jolie blonde qui en fait a plus exactement une chevelure rousse, de ce roux délicat, sans ostentation ni vulgarité, que l'on désigne sous le nom de blond vénitien, si vous pouviez voir combien elle est radieuse lorsqu'elle sourit ma belle amie !Son visage est harmonieux, ses traits élégants sont fins et délicats et lorsqu'elle vous offre sa joie en découvrant ses jolies dents, on voit briller ses prunelles noisettes.Elle a une carnation claire et fraiche, elle est mon joli bubble-gum rose et sucré, à moi.Elle peut-être tendre et douce mais vous auriez tort de croire pouvoir la traiter comme une pâte souple car, tout comme les amusantes bulles du goûteux bubble-gum, elle peut très bien, si vous la gonflez trop, vous exploser au visage, et se montrer collante.Et si, elle a la jolie couleur sucrée de ce réputé chewing-gum, elle n'en a pas la mollesse, elle n'est pas manipulable, car ma blonde à moi est une sportive confirmée, avec le mental qui va avec. Ma belle depuis son plus jeune âge, a fait des exploits dans de nombreux bassins de natation de France et d'ailleurs, elle a, dès ses plus jeunes années, fait le plein de médailles, mais de plus ma belle compétitrice ajoute à ses dons de nageuse ses brillants classements de championne de tir au pistolet.Donc, sachez que ce joli bout de femme rose est donc à considérer avec respect, et ça, moi, je le sais .Nous dirons pour la définir que c'est un caractère, et serait bien imprudent, celui qui verrait de la fragilité dans cette grâce si féminine.Je crois que ma jolie blonde à moi, a tant rêvé dans son enfance d'être la fiancée aimée du jeune roi lion, qu'elle y est en définitive arrivée, et comme l'annonce sa magnifique chevelure rousse et dorée, elle est en fait une superbe lionne.Je la regardai, là, devant moi, épanouie et heureuse et je compris à la voir ainsi que cette journée serait différente des autres.Il y avait avec elle beaucoup d'autres personnes et dès que je fus prêt je dus monter dans un véhicule.Pour moi, cela n'était vraiment pas réjouissant car je déteste ce genre de voyage, mais par bonheur, il y avait, invité également au voyage, un copain qui venait avec nous. Lui était déjà monté et était installé dans la voiture, et donc je le rejoignis sans trop râler.La première fois que j'aie dû monter en voiture avait été, il y a maintenant presque une année, pour faire le voyage de ma belle Bretagne natale, jusqu'à Toulouse.Ça c'est une horreur ! Mais qu'elle idée stupide de me faire venir de si loin, une idée d'humain bien sûr !Car moi je suis un cheval.Bon, je ne suis pas un cheval blanc, bon je ne m'appelle pas Stewball, mais je suis tout de même son idole..Non, moi je suis un cheval de selle français descendant d'ancêtres Hollandais et j'ai une rutilante robe alezan brûlé qui est en harmonie avec la belle chevelure de ma rousse.Je suis grand, très grand, je suis un géant, je suis puissant et bien fait, je suis beau, je suis très beau, je dirais magnifique, on peut dire que je suis une merveille, et ce n'est pas ma blonde qui dira le contraire.Je suis celui qu'elle attendait, celui dont elle a si longtemps rêvé, et entre elle et moi, c'est une belle passion, avec les câlins et les orages qu'il faut.Elle vous parlera avec fierté de mon arbre généalogique, elle sait tout de mes ascendants, mon père est un bel étalon, un très grand champion, ma mère elle, est une fameuse championne, une reproductrice recherchée, et bien entendu j'ai une flopée de frères et sœurs.Car bon sang ne pouvant mentir, les humains apportent avec sagesse et depuis des lustres, un soin tout particulier à sélectionner les meilleurs d'entre nous pour la reproduction et la pérennité de notre noble race.Les humains sont pour nous sur le point de nos filiations, d'une rigoureuse exigence, et prennent tous les soins à nous sélectionner sérieusement, alors que a contrario et très curieusement ils ont pour eux-mêmes en revanche un incroyablement manque de discernement et se fient tout simplement à un simple regard ou à un attirant sourire, ou encore à une belle paire de fesses pour se reproduire avec le premier venu.Et le plus insensé dans cette affaire est que bien souvent ils obtiennent malgré tout d'excellents résultats en s'abandonnant ainsi au simple hasard amoureux, inattendu mais c'est comme ça !Donc, ce matin là, après un pénible moment de route, nous arrivâmes, Dieu merci en peu de temps à destination.Je dois dire que Florent, le compagnon de ma belle conduisait avec beaucoup de précaution, il n'était, sur cette route, que attention et sérieux. Et je dois reconnaître qu'il a bien du mérite, car, on ne peut pas dire que Florent ne m'aime pas, on ne peut pas dire non plus qu'il a peur de moi, non, mais en revanche on peut dire qu' il se sent plutôt mieux quand je ne suis pas trop près de lui.Mais tout comme moi, il fait beaucoup, il fait tout ce qu'il peut pour rendre heureuse notre princesse.Il y avait aussi, ce jour là, la sœur de Florent qui aime me chevaucher de temps en temps quand ses études lui en laisse le temps.Dés notre arrivée je découvris un endroit nouveau, je ne connaissais pas du tout ce club hippique situé près d'un grand hippodrome.Il y avait du monde, beaucoup de voitures et des vans comme le nôtre partout, il y avait surtout du bruit, et des tas de copains et de copines bien brossés, le poil brillant, les sabots impeccablement cirés. On voyait des harnachements, des filets de prix et partout des selles qui croyez-moi coûtent "la peau des fesses", du beau monde enfin!Je sortis de mon van, avec soulagement et ma blonde et moi nous partîmes immédiatement pour le paddock où des copains s'exerçaient déjà aux sauts d'obstacles.C'est une discipline toute nouvelle pour moi, je n'ai que six ans. Je suis donc un débutant et j'ai appris en une année tout l'art du saut, et une grande partie du travail du dressage qui plait tant à ma blonde.Bon, d'accord je suis ici pour montrer ce que je sais faire, et subir mon premier concours de futur champion, car ma belle blonde est une ambitieuse et elle a très certainement pour moi des projets dont je me fous royalement, car moi je préfère m"amuser avec mes copains.Ce que j'aime par dessus tout est manger et rester au pré, pour jouer et faire des courses improvisées avec mon copain colocataire, ou bien encore sauter comme un cabri dans tous les sens, tendre le cou pour manger les branches basses, et tout ça juste quand, moi, je veux, où je veux, et si je le veux.Je veux toute la journée faire des ribambelles de ruades, je veux botter les nuages, je veux vivre toujours en cavalcade et sans cage, je veux pouvoir hennir à en faire vibrer l'air depuis mon pré jusqu'à la carrière, je veux m'emballer, partir au galop soudainement et filer porté par le vent, je veux en abondance remplir ma panse des herbes et des fleurs, car ici c'est Byzance.Je rêvais alors que, pendant qu'une voix hurlait dans le haut-parleur, ma blonde essayait de nous entraîner dans le paddock pour nous préparer à l'épreuve, mais il y avait foule dans ce petit espace et c'était une vraie pagaille.Puis, soudain, sur l'injonction d'une voix criarde sortie du haut-parleur nous voici partis, ma belle et moi en direction de la carrière.Tout était nouveau, tout me semblait bizarre, et je n'ai rien compris surtout lorsque, alors que nous étions entourés d'obstacles destinés au concours, ma chérie essaya de m'empêcher de sauter pour m'obliger à faire face au mur, quelle idée ?Bon ! mais qu'est-ce que c'est que ce caprice, elle me mettait au coin ou quoi ?Elle voulait me faire tourner le dos à la carrière et m'obliger à avancer vers les barrières, face à une petite cabane où des gens inconnus me regardaient bizarrement. Tout d'abord je refusai, puis je reculai, les oreilles hyper droites, bien dressées, la tête haute, je toisai de toute ma hauteur qui impressionne, ces curieux personnages planqués dans leur cachette, et là, niet ! j'ai refusé obstinément et définitivement d'avancer.Il y a eu un peu de tiraillement entre ma blonde et moi, un long moment de flou, nos divergences de vue étaient visibles de tous, ma belle tirait, je tirais, nous tirions à hue et a dia, mais elle insistait lourdement, mon face à face avec ses têtes étrangères semblait important pour elle, c'était ridicule mais ça devait faire partie du jeu, ça durait depuis un moment quand soudain un homme a agiter une clochette et, ouf ! nous sommes enfin partis sur les obstacles, tout de même !J'étais de bonne humeur, j'ai tout fait pour plaire à ma princesse, j'ai suivi ses injonctions à la lettre, je sentais la pression de ses jambes sur mon ventre, ses mains qui tenaient les guides, j'étais attentif, bien à l'écoute, un véritable amour, j'ai tous sauté les obstacles, j'ai bien levé les jambes, et je n'ai rien fait tomber.J'ai senti la satisfaction de ma blonde, elle était très contente.Le haut parleur criait toujours et on est venu m'accrocher un grand flot bleu sur la tête.Est-ce que cela m'allait bien ? pas sûr mais ils semblaient tous si contents, et c'était leur idée pas la mienne.Ils m'ont filmé, photographié, clic, clac, les flashs flashaient, j'étais la vedette, j'étais un sacré personnage !Puis les attroupements se sont dissipés, la foule se dirigeait vers les cabanes, tout le monde est allé manger.Moi je me suis promené avec la maman de ma blonde qui était venue tout exprès de loin, pour faire ma connaissance et me voir dans mes premiers exploits, dans mes premiers pas de champion.L'herbe était abondante dans ce club et alentour, je me suis donc vraiment goinfré sans retenue, j'ai reçu des compliments et des caresses.C'était une belle journée en fait.Pourtant lorsque j'ai vu le copain avec qui j'étais venu monter dans le van pour repartir, je me suis réjoui à l'idée de le rejoindre pour retrouver mon pré, mes jeux et mes petites habitudes, mais pile à ce moment ma blonde m'a repris fermement par le licol pour repartir vers la carrière.Ah non ! on recommence ? mais moi j'ai plus envie ! j'en ai marre !Non, ça ne m"amuse plus du tout de sauter et de me retrouver face au mec à la clochette qui était encore dans sa cabane. Comme le matin je refusai, mais là avec la plus grande insistance, pas question d'aller me mettre la tête dans le mur, ni de faire des grâces à ce monsieur, et j'ai montré ma désapprobation, d'abord en refusant le premier obstacle, stop ! j'ai freiné sec, puis pour finir en fichant par terre, deux obstacles et d'autres barres.Il faut savoir s'arrêter ! et je le leur ai fait comprendre à ma façon.Message reçu, mais bon je n'ai pas eu d'autre décoration, pas de compliment, pas de clic, clac, pas de film ou de photo, mais ce n'était pas mon souci.J'étais maintenant agacé et en mode "refus". Il faut savoir faire une fin.Je sentais ma belle chérie contrariée mais nous n'étions pas encore trop fâchés.Elle avait abandonné ses projets de vedettariat, ou bien la fête était finie, je ne sais pas mais elle me débarrassa de mes guides, de ma selle puis elle attrapa ma longe et hop, direction le van.Et alors là ça ne c'est vraiment pas bien passé du tout.D'abord la rampe était me semblait-il bien plus pentue que le matin, et une fois les pieds engagés dans l'accès, j'avais les yeux face au plafond de cette grande boite, et surtout mon copain n'était plus là pour détourner mon attention et m'encourager.Nan ! je refuse de rentrer dans ce truc trop petit, inconfortable, et qui bouge dans tous les sens quand il roule, Nan, nan et nan !Je sais que je suis un cheval, je sais que je ne suis pas un âne mais sachez mesdames, messieurs les belles et beaux cavaliers que j'en ai malgré tout la détermination, têtu comme un âne si je veux.Et à partir de là, ça a était vraiment le cirque.Devant mon évident blocage ma blonde est redescendue du van, vivement elle m'a fait faire le tour de la voiture, dans le style, on efface tout et on recommence, et hop ! on remet ça : l'ascension de la rampe pour la deuxième fois, et hop, pour la deuxième fois, je bloque tout !A ce moment là j'ai bien senti la colère monter chez ma chérie, mais non, je ne voulais toujours pas entrer dans ce truc.Assez vite je me suis retrouvé entouré de tous les cavaliers alentours qui compatissants venaient aider ma belle à me convaincre.Un monsieur aux superbes yeux bleus, est venu confiant, sûr de lui, pas de problème, il savait faire avec les entêtés, il allait me faire monter dans le van en deux temps trois mouvements."Ne vous inquiétez pas, laissez moi faire" dit-il à ma beauté.Et ben non, perdu ! j'ai dit non ! et non !Et après des minutes et des quantités de tentatives infructueuses il a discrètement déclaré forfait.L'attroupement est devenu soudain important, les regards tous tournés vers ma belle personne.D'autres cavaliers compatissants sont venus apporter leur secours à ma blonde qui était maintenant bien énervée.Ils ont même tendu une corde derrière ma croupe pour m'interdire tout recul, ils tiraient si fort de part et d'autre que j'aurais aussi bien pu m’asseoir dessus sans qu'elle ne fléchisse, d'autres me poussaient derrière pendant que d'autres encore me tiraient vers l'avant.Et le temps passait, passait, les bonnes volontés abandonnaient les unes après les autres.Ma belle rousse maintenant était cramoisie, en apoplexie, prête à l'explosion, sa blondeur la faisait devenir aussi rouge que la robe de sa mère qui, elle se marrait dans son coin en voyant le buzz que je provoquais.Pour me convaincre, on m'a offert des tas de gourmandises, j'ai eu des pommes, des carottes, des tas de bonnes choses, je me suis vraiment goinfré comme un vilain goulu, mais sans céder un centimètres de terrain.Il y a eu des encouragements, des caresses, des petites tapes flatteuses pour me faire plier, mais il y a eu aussi quelques méchants coup de cravaches et j'ai même entendu parlé de boucherie et d'abattoir ! les monstres !Mais m'en fous, ils ont vraiment tout essayé et le temps passait, et passait encore.La maman de ma belle rousse, toujours rigolarde dans son coin, en bonne spectatrice a fait des tas de photos de mes exploits et de ma courageuse résistance.Je crois bien qu'elle s'amusait comme une folle.Et puis le temps passant, la soirée avançait, la foule s'éclaircissait autour de nous, fatigué, j'ai fini par me laisser séduire et convaincre par la technique toute en douceur des gentilles cavalières, qui me tenaient, me tiraient en me parlant doucement pour me montrer la route pendant que ma blonde, soulevait et avançait mes lourds sabots, l'un après l'autre sur la rampe, jusqu'à m'amener en douceur à entrer dans cette prison roulante, enfin !Ah, me direz vous le miracle de la gentillesse et de la tendre persuasion !Qui disait qu'il faut parler à l'oreille des chevaux ?Ouf ! disaient-ils tous, et ils étaient si, si contents.Réfléchissez : si j'étais entré sans problème, tout seul, comme tout cheval bien élevé, tous ces gens n'auraient jamais ressenti une si grande joie à me voir dans mon van, même le ventre remplit de gâteries.En conclusion, tout ce que je peux dire sur la route du retour c'est mon immense fierté car, ce que je sais maintenant est que le nom du vainqueur du concours est passé à la trappe, peu de personnes ne le connaissent, mais en revanche le mien est, et restera attaché à ce jour, oui, le mien restera dans la mémoire de tous.Le héros, la grande vedette aujourd'hui, celui qui laissera sa trace c'est moi.Moi, le bien né, Rama de la GaretteLe champion de l'entourloupette.
Lydia Maleville
Le roi Rama nous a quitté brutalement le 13 Décembre laissant sa "chérie" dans une très grande peine :
Publié par Loriane le 01-01-1970 23:30:00 ( 95 lectures ) Articles du même auteurRama
Toi le roi,
Tu es parti.
Si tu entendais les cris,
Les pleurs, qui la noient.
Les cascades de douleurs,
Les affres, le dur désarroi
Les piques de son cœur.
Rama, sais-tu bien le poids
Connais-tu le prix de ta vie ?
Toi, aujourd'hui
Tu galopes, comme un fou,
Libre dans le ciel paradis,
Aux plaines du grand Manitou.
Ta crinière au vent joli
Mais crois-tu qu'elle oublie ?
Elle a les mains vides.
Elle veut sa tête sur ta tête,
Ton odeur, tes bisous,
Elle cherche tes yeux doux.
Elle attend d'autres fêtes.
Elle sent ton souffle chaud,
Là derrière elle, sur ses reins.
Le bruit de tes sabots
Posés dans ses pas, un à un.
Et toi tu galopes là-haut
Dans l'herbe fleurie et grasse,
Au sein d'invisible troupeau
Habitant de l'espace.
Toi le roi Rama,
Couronne de ses joies,
Tu étais,
De son enfance la promesse,
Devenu,
De la femme la richesse,
Elle regarde le béant vide,
Le quotidien acide,
Et, la dure route du deuil
Chaque matin sur son seuil.
Elle est pour toujours
Ta Cavalière,
Ton guide, ta mère.
Tu seras pour toujours
Son bébé, son amour.
Quand devant l'obstacle,
Tu disais "pourquoi" ?
Tu disais "tu es sûre de toi" ?
Son corps te disait crois moi,
Vas-y n'hésite pas.
Alors ensemble, vous voliez,
Tendus sur l'obstacle,
Ruer, lutter et gagner,
Vos cœurs à l'unisson
Pour une victoire, un miracle,
Une si belle union.
En galopant près des étoiles
Rama, ne l'oublie pas.
Vois son regard se voile.
L'eau de ses yeux
Ne vois-tu pas
Refuse l'ignoble adieu ?
Sa main ne veut pas
Lâcher les rênes de son Dieu.
Toi Rama le roi
Te voici dans le divin lieu,
Ouvre le chemin
De ta sœur, de ton frère
De la touffe de crins
Qui demain lui sera chère.
Qui sera autre,
Qui sera toi,
Une histoire comme la vôtre,
Une histoire de joie.
Offre le lui, je t'en conjure
Surnaturel, avec foi,
Décideur de son futur,
Te voici le Dieu Rama.
Lydia Maleville