Macronisme ou règne du vide?
Jean Claude Blanc
Macronisme ou règne du vide ?
Le discours macronien, ne tisse pas, il voile
Sa manière mythifier le néolibéral
Sous couverts de rejets demeurés populistes
Expert en la matière, glorifiant les élites
Revendique force tranquille, pas même inédite
Ainsi que se dessine progressisme pragmatique
Aucune contestation, moderne République
Idéologie contrefaite, à mimer les gaullistes
Bien loin d'identifier, résoudre les conflits
Suffisant consensus, palabres entre amis
A marginaliser les esprits créatifs
Désormais interdit, de jouer les escogriffes
La pensée dominante magnifiant émotions
Hélas au détriment de la sage raison
Dès lors se caractérise, (pure justification)
De lâches démissions, face au défi du fric
A 180 degrés, ce tournant historique
Loin de mobiliser, l'effort, la volonté
Elle privilégie, les remords, les regrets
Quant aux condamnations, aucune conséquence
Tant les porte-paroles, dégoulinent de bonne conscience
On n'ose plus évoquer, notre révolution
Sans s'indigner sans cesse, de nos aliénations
Débordant du passé, viols, colonisations
« Crimes contre l'humanité », selon ce pudique poltron
La course à l'échalote de ces jeunes flambeurs
S'exerce à l'Assemblée, la menotte sur le cœur
Pas devenus par hasard, députés et ministres
Inconnus jusque-là, poseurs opportunistes
Ce phénomène Manuel, à peine tombé du ciel
Propose pour le progrès, culte de la diversité
Inspiré de Donald, idéal top modèle
Adulateur fidèle de la Silicon-Valley
Programme de légende, d'énarque avisé
Faisant du numérique, son fil conducteur
Pas près d'être initiés, ses ignorants marcheurs
De la Gauche et la Droite enfin débarrassé
A peine à l'Elysée, n'a pas la moindre idée
Se creuse la cervelle, comment faire de son mieux
Rastignac quadra, appelle de ses vœux
Le peuple à son secours, obligé électeur
Cette fois indispensable, comptant pas pour du beurre
L'image novatrice, qu'il voudrait nous donner
S'appuie pour une part, que sur un ancien monde
Bayrou, Collomb, Le Drian, ces tronches de musée
Quant à lui empressé, arrogant téméraire
Séducteur, philosophe, narcissique Jupiter
Ce fier monarque en herbe, de prouesses nous inonde
Paradoxes et intox, de faux fuyants, abonde
Chorégraphie perso, sur la grandeur de l'Empire
Tragédie mises en scène, ne manque pas de zèle
Remis au goût du jour, Napoléon en pire
Décadente la France, rayonne plus d'intellectuels
Partisans et médias, façonnent son image
Charisme respectable, courageux personnage
Providentiel, j'en doute, pas un sacré roi mage
Trois hypothèses en lui : Symptôme, miracle, mirage
Produit du népotisme, d'un pays éclairé
Science-po, banques d'affaires, savamment diplômé
Adepte des concepts, jargon platonicien
Machiavel en personne, sur les bords libertin
Fascinant par sa tête, de premier de la classe
Le soir satisfait, s'admire devant sa glace
Tombe pas dans le travers, de la soumission de l'argent
S'affichant pragmatique, dépassant les clivages
S'empresse vaillamment auprès des indigents
N'étant pas à ça près, de bonté sans partage
Alors que l'Europe, ressource son énergie
Prétendant concilier la libre économie
Avec les plus faibles, qui n'ont aucun radis
Déjà ces bienheureux d'en recueillir les miettes
Politique atypique, du genre pique assiette
Attaché fermement à la loi du marché
Véritable pêle-mêle, s'y retrouvent les rentiers
Réfutation logique de la démocratie
Froideur et rigueur, nanti ce petit génie
Faussement spirituel, et faussement moral
Faisant péter sans cesse sa supériorité
Arbitre autoritaire, cet enfant de la balle
Y va de son éthique en son noble palais
Concentrant tout pouvoir en verticalité
En témoignent ses prêches, devant fameux congrès
Hautaine attitude, face à ses militaires
Qui manquent de munitions pour se rendre à la guerre
Passe par profit et perte, son armée de misère
Ayant phagocyté tous ses déchus rivaux
En ce siècle de débauchés incarne derniers espoirs
D'une démocratie solide, ouverte à tous les maux
Devoir de réussite, en cas d'échec, boulevard
Aux tristes extrémistes, combinards fachos
Manuel pas né d'hier, vu son éducation
Par contre n'est qu'un mythe, encore en construction
Symbolisant la chance, ce cuistre fugitif
Travaille l'imaginaire, l'inconscient collectif
Se prévaut d'une Nation, alerte et conquérante
S'en voulant le héraut, médiateur, s'en vante
Projets sans contenu, à craindre qu'il nous mente
Tout prêt à osciller d'un côté ou de l'autre
Traverse les courants, et défonce les portes
Oisif infatigable, résiste à la tourmente
Par ses côtés obscurs, jouissant de lui-même
S'exonère sans problème, de la réalité
Alors citoyens, de force ses sujets
D'aller voter pour lui, ça valait pas la peine
Plus aucun parti pris, dès lors on va l'aimer
La honte soit sur nous, on l'avait mal jugé
Pour ses faux semblants, clownesques tartes à la crème
Pourquoi faire tout un cirque, pourvu qu'il foute la paix
Changeant souvent d'avis, pour nous quel avantage
Moins de chômeurs, moins d'impôts et la sécurité
C'était dans le contrat, promesses à exaucer
Mais ne rêvons pas trop, car sous son doux plumage
Se cache un drôle d'oiseau, qu'a déjà fait la peau
Aux gauchos, aux bobos, et autres socialos
Car lui ce sombre héros, jurant à tout propos
Va nous tondre moutons, la laine sur le dos
Mais ce n'est pas sa faute, mémoire d'étourneau
Le trahit sans arrêt, déborde son cerveau
Aux ordres de Merkel, et dans tous ses complots
Versatile angelot, s'envole tous ses mots
De faire le grand écart, aux fesses il a chaud
Aussi question avenir, moi je n'y vois pas beau
Car Liberté, Egalité, Fraternité
C'est plus ce que c'était, même un peu dévoyé
Slogan empoussiéré, avec laïcité
On devrait en changer, selon ce freluquet
Qui religieusement se voue à son métier
De Chef d'un Etat, cureton et endiablé
Tout en paquet cadeau, les deux dans le même coffret
Formule toute trouvée, piété et charité
A l'égard des rameurs de la Méditerranée
Enfin ce qu'il en reste, après leur traversée
Par contre pas de pitié, pour les français ruinés
Z'ont qu'à aller bosser, ces bandes de fainéants,
Comme en riait Hollande, les traitant de sans dents
Macronisme en mouvement, ne brassant que du vent
Où siège grand timonier, sur un vague océan
Voguant sur le néant, pour qu'il dégage la piste
Ces vers amers à boire, les lui dédie l'artiste
Que les larmes pour pleurer, pauvre com...pâtissant (JC Blanc déc 2017)
Respect pour la prose ! En ce qui mon concerne, j'ai ce sentiment frustrant que même en ayant suivi cette ascension fulgurante, j'ai le sentiment qu'il manquait certains épisodes légitimes à cette saison bizarre de changement de président ! :o)
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Les médias l'ont mis là où il est. Ils sont capables de lui demander d'en descendre à leur façon :)
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo