Madame,

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Madame,

Le fait est que je vous aime et l'on voudrait m'en empêcher. Je serais forcé de reconnaitre que je n'y puis rien, qu'il en est ainsi et qu'il ne peut en être autrement. Le fait que je pense à vous constamment va bien au delà de toutes les remontrances, rodomontades et autres sermons que l'on pourrait m'infliger.

Je n'y puis rien : je vous aime.

Et ce ne sont pas quelques maisons, quelqu'enfant ou autres circonstances de la vie qui pourront m'empêcher de penser à vous constamment. Je ne sais comment finira une telle histoire, mais, puisqu'elle a commencé, il faudra bien qu'elle ait une fin, et tant que mon coeur ne sera pas éteint ou tourné vers d'autres cieux, je ne pourrais pas m'empêcher de penser, qu'un jour ou l'autre, vous serez mienne.

J'en suis moi même le plus sincèrement désolé, mais je vous aime. Il en est ainsi et il ne peut en être autrement.

A vous, Madame, désormais, de me faire un signe, de marquer pour moi un quelconque intérêt, de me signifier par quelque subterfuge de votre choix, que vous aussi vous portez à ma personne une attention particulière qui va bien au delà de l'amitié. Il faudrait pour cela, je vous l'accorde, des circonstances qui, je pense, ne sont pas aujourd'hui réunies. Qu'importe, j'attendrai.

J'attendrai car je vous aime, et de cela il en est ainsi et il ne peut en être autrement.

Un jour ou l'autre, il faudra bien que vous vous rendiez compte, et que vous réalisiez vous aussi, que vous ne pouvez vous passer de moi. Je reconnais volontiers toute la portée présomptueuse de ces dernières paroles, mais elles résument bien et certes maladroitement, ce que je crois, ce que je pense et ce que je souhaite. Et comme le souhait est toujours le début d'un rêve ou inversement, et que la vie apporte toujours à ceux qui la célèbre, la réalisation des rêves qui les fait vivre,

alors il ne fait aucun doute que vous m'aimerez un jour comme je vous aime, parce qu'il en est ainsi et qu'il ne peut en être autrement.

Voilà, Madame, je vous laisse. Je vous laisse méditer sur ces paroles insouciantes, inquiétantes, voire blasphématoires compte tenu de votre situation mais il fallait qu'elles fussent dites et écrites au moins pour justifier le fait que je vive encore et que, la seule raison qui me fait encore exister, est celle qui me fait croire que la vie donne aux rêveurs, parfois, la suprême récompense d'être exaucé de part le mérite d'y avoir toujours cru.

Et en cela, Madame, soyez bien persuadée, que j'y crois, j'y crois encore car je vous aime parce qu'il en est ainsi et qu'il ne peut en être autrement.

Puisse cette supplique recevoir un jour l'écho qu'elle suppose.

A Dieu, Madame, je vous aime.

PS : Et si, par malheur, ces quelques mots n'auraient servi à rien pour vous convaincre, au moins m'auront-ils servis à me convaincre moi-même que les mots ont un sens à condition qu'on sache les dire à ceux qu'on aime.

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