Mai ou Septembre?

Il y'a des coeurs, qui palpitent en tachycardie, myocardes qui s'affolent, ralentissent, s'amenuisent, dans le bref écho d'un souffle entrecoupée de sanglots.
Il y'a le tien qui bat sous ma paume,cadence irrégulière, réconfortante… violentes saccades et bruissement imperceptible, j'entends le son de ta voix, les paroles me parviennent par intervalles somnolentes, ton abdomen se soulève, s'affaisse au milieu d'un point ou d'une virgule.

Tout n'est que posture et instabilité même ta main qui remonte le long de ma clavicule, ton diaphragme s'agite, profonde inspiration. Était ce Mai ou Septembre ? Où je me suis retrouvé dans cette exacte position … Les images s'attirent, la mémoire sature, le caprice des vents contraires….

Désir à l'improviste, d'étreindre une dernière fois tes volutes de conviction. Simplement voler de précieuses minutes avant de glisser la clef dans la serrure. Les épreuves, l'apprentissage, les coups de ceinture, tu sais à quel point tout ça me stimule. T'as raison. La vie n'est qu'une simple question d'équilibre. Et le souvenir de ma présence déjà s'estompe. Des miettes futiles, des bribes de rire, de tes doigts tachés de sang, d'une cigarette assassinée sous un talon.

Était ce Mai ou Septembre ? L'adrénaline des grands soirs a laissé place aux blessures, ton poing en ostinato dans la pâleur de ma nuit. J'oscille si je me penche un peu trop, le vide m'attire. Pourquoi t'obstine tu tant à me retenir ? Je n'en vaux pas la peine, j'aurais dû prendre le virage inverse. Le chant des poupées russes, la danse de l'ainsi soit il...

Ferme les yeux, le jour viendra, dissipera mon visage et nos promesses d'antan je te le promets ne seront plus qu'une affabulation, mirage de retrouvailles évanouies sur tes phalanges ensanglantées. Et j'aspire les dernières effluves de ton sourire vacillant en une grimace sordide.

Était ce Mai ou Septembre ?Balafre, stries violettes sur tes paupières, erreurs de jeunesse fouettant mon carpe diem. Un océan de vague à lames, une larme à la barre. L'arythmie de mon coeur répond à la fureur de ton cri.