Mais où sont les femmes ?... Pas dans les bistrots en tout cas !

Ce matin, je fus prise d'une envie soudaine de m'installer dans un bistrot pour échapper à mon appartement en travaux. Difficile de se concentrer dans un appartement de 30 m² avec trois ouvriers qui travaillent entassés dans une salle de bain en chantier. Je suis passée devant un premier bistrot. Beaucoup d'hommes et pas de femmes. N'osant pas pousser la porte, j'ai continué mon chemin jusqu'au café suivant. Idem. J'ai continué à arpenter mon quartier bobo du 18ème en prenant le temps de faire un petit détour par le Sacré Cœur pour admirer la vue des toits de Paris. Je l'adore. Je crois que j'ai vu ce paysage à toutes les heures de la journée, avec tous les temps, à toutes les saisons et avec toutes les luminosités. Pourquoi seuls les touristes y auraient droit ?

En continuant par le quartier des Abbesses, autant vous dire que je suis passée devant beaucoup de bistrots ! Mais toujours pas de femme. Ou alors accompagnées, jamais seules. J'ai quand même pu apercevoir une courageuse assise seule à une table dans un coin, très concentrée sur son livre. Les hommes, en pleine discussion le plus souvent –sauf quelques solitaires-, donnent l'air d'être chez eux. Des habitués surement.

Mais où sont ces femmes qui s'accoudent elles aussi au comptoir ? celles qui viennent non pas pour boire un coup – j'entends déjà les médisants - mais juste pour voir du monde, rompre leur solitude et se faire des amies. Certaines tout de même participaient à la discussion de ces messieurs. Cependant, je les ai trouvées tellement seules entourées de tous ces hommes…

Alors lâchement, j'ai continué ma route en arrêtant de regarder à l'intérieur des cafés. Et là, j'ai su où étaient toutes ces femmes. Elles étaient dehors et elles marchaient. Comme moi, peut-être n'ont-elles pas trouvé le courage de franchir la porte d'un bistrot ?