Mal endimanché

Alain Caron

Je hais les dimanches. Cette sensation horrible et corporelle d'être hors du temps et inutile me colle à la peau. Il n'y rien à faire le dimanche, juste attendre le lundi. Et les rares fois où quelque chose se passe, le dimanche se termine trop vite, « il faut vite rentrer car demain on bosse»

Attendre et ruminer dans cette trop grande chambre de cette trop grande maison sans frère ni sœur. Pourquoi avoir autant de pièces pour n'y mettre que des amis de passages qui n'y dorment même pas tellement ils boivent ? Eux, ils s'amusent.

Et moi, j'ai pas de copains, j'ai peur de mon ombre.

Je suis trop jeune pour boire comme eux. Je bois seul. Je vomis mes tripes. Je hais vraiment les dimanches.

Je me déteste comme ça. Je voudrais être sans boutons sur ma gueule, sans nez bizarre, sans cheveux ternes, sans taille et sans forme, sans signe extérieur. Je voudrais être juste moi en dedans, intérieur. Oui, lundi, je serai intérieur ! Chouette !

  • J'approuve à 100% tout en pensant que ce n'est pas une question d'âge. A 51 ans, je déteste toujours autant les dimanches que lorsque j'en avais 20. Et j'apprécie toujours autant les lundis matins, quand je me dis, "ouf!", le dimanche est terminé!

    · Il y a presque 10 ans ·
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    divina-bonitas

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