Malade

Suis-je une privilégiée ?

Ne suis-je pas dans le mirage ?

Et aussi parfois dans le cirage !

Mais je suis, quand même, contente d‘avoir le temps de laisser mes doigts danser sur le clavier pour que ses mots tourbillonnent sous mes yeux.

Parfois, je désirerais disposer de plus de temps encore.

Je laisse toute liberté à mon esprit.

Je ne maîtrise mes émotions qu'à grand peine.

Suis-je une privilégiée d'être une femme trop sensible ?

Suis-je malade de mes sens ?

Mon impatience s`accentue, mes désirs augmentent, mes mains débordent de caresses.

Je rêve de lui, je rêve toute éveillée en lisant ses lettres, m'imaginant qu'il les a écrites pour moi.

Il incendie mon coeur, il embrase mon esprit, le tout façonne un feu de passion.

Il a effacé la grisaille de mes nuits, lorsque le jour se lève, ma vie se colorie.

Je voudrais écrire une histoire folle sur le béton pour la faire fleurir de jour en jour.

J`aimerais le prendre aussi délicatement qu'un pétale de rose voltige pour tomber sur le sol.

Une simple caresse, banale pensée, me transporte dans cette zone érotique.

Je suis MA-LA-DE... de mes propres envies, de mes délires…

L`impuissance des mots mélangés avec mon esprit bouillant, j`entre en transe, le film de nos ébats se déroule sur l`écran imaginaire.

Mes mains font une chorégraphie sur la dentelle de sa peau.

Mes doigts survolent ses seins, empoignent leurs tétons.

Au sommet de l`ivresse, au sommet de l' inaccessible Everest.

Ma bouche se joint au tremblement de sa chair, fusion, succion, morsure, gravure de désirs montant.

Ne suis-je pas dans le cirage d'imaginer le regarder s'abreuver à ma fontaine d`amour ?

Je suis MA-LA-DE...  Encore complètement MA-LA-DE...! 

J'ai une pensée attendrie et reconnaissante pour Serge Lama qui a si bien chanté la maladie d'amour

Merveilleusement reprise par Jacques Brel..

Je suis sale sans lui… je me sens laide sans lui…

Il m'a réveillée, ses mots ont rallumé l'étincelle,

Mon ventre est devenu brasier, mon cul ruisselle,

J'ai soif, soif de lui, je suis assoiffée de ses émotions à lui,

Saurai-je jamais si j'aurais été capable de l'émouvoir ?

Serai-je assez MA-LA-DE pour continuer à écrire ma maladie ?