Marée hot pour marin perdu

lanimelle

« Marée hot »

Il est rentré dans la piaule, très tôt dans le petit matin, dans la fin de la nuit, ca faisait des jours qu’il était pas revenu. Avec son sac de marin en toile d’ocre, lourde et épaisse. Avec son sac de faux marin il n’avait jamais pu s’dire qu’il aimerai longtemps, parce que son kif à lui c’était de ne pas s’poser, de ne pas savoir la vie, pas savoir où il allait coucher le soir, ni avec qui.

Mais elle, elle avait réussi à inscrire ses silences dans sa peau de voyageur.

L’hôtel était toujours aussi sombre, pourquoi  c’était il souvent dit, pourquoi elle reste là, dans ces murs imprimés de désespoir, dans cette case qui ressemble pas à un cocon ni à une aventure, juste à une piaule de passage, une piaule de pute, une piaule presque oubliée par le patron moche, sourd et vieux.

Pourtant il revenait toujours, comme une attache, un repère, un port, une île de peau.

Cette fois ci elle était là, recroquevillée, fœtus féminin, adulte tombé des entrailles du ciel. Sur sa jambe collée à son bras, il y avais de nombreux dessins aux croutes épaisses, elle c’était fait scarifiée la conne! Elle avait osé se faire décoller la peau à vif! Putain des fois il aimerait bien lui dire des trucs mais il ne lui dit rien. 

Il se disait quand il était loin d’elle, quand il se frottait à d’autre fille, qu’elle était la plus folle qu’il ait croisé, p’t’être même qu’elle avait fait de l’hôpital psy, p’t’être même qu’elle était muette par choix.

Il s’était toujours dit à chacun de ses départs, qu’il en avait fait le tour d’elle, qu’avec ses gestes doux et ses putains de mots qu’elle ne savait prononcer qu’avec le bout de sa langue épaisse sur son corps d’homme, il n’avait plus rien à savoir d’elle mais il revenait comme une inévitable perdition, ca faisait parti de son voyage.

Elle l’attendrissait, il ne savait pas pourquoi elle lui avait mordu l’âme comme ca.

Elle l’attirait de ses mystères où les mots ne sont que des notes, des ratures sur un cahier, des phrases lancées comme des ballons qui vont se perdre dans les nuages, des histoires de bruit, de meurtres, de cris.

Elle était là, la chaire à fleur d’aire, elle semblait souffrir. Elle n’a pas réagit quand il a posé sa main aux ongles sales sur son dos aux couleurs d’un tatou caméléon.Des fois il se dit que c’était plutôt une chenille cette fille, qu’elle attendait que ses ailes poussent, qu’il se passe quelque chose, qu’elle ne pouvait pas rester dans cet hôtel, jour et nuit à vider de l’encre.

Pourquoi, c’était souvent ce qu’il se disait quand il partait le corps usé de caresse, les joues aux gout de ses cuisses, la langue aux odeurs d’essence d’elle.

Il n’avait jamais trouvé la réponse sur tout les chemins qui l’ont éloigné d’elle, c’est peut être pour ca qu’il revenait, pour savoir.

Chaque fois sur la délicate, sur cette petite schiele aux os saillant de féminité anorexique, chaque fois sur cette peau de métisse, il naviguait et connaissait le grand voyage.

Elle se réveillât, les yeux aspirés par les siens, elle le retournait d’un battement de cil, sans même la toucher, sans qu’il ne l’approche, c’était peut être pour ca. Il s’approcha plus près du lit défait, de ce petit corps aux seins maigres, de ce frisson tout entier à vif. Il déboutonna son pantalon, se mit à genoux près d’elle, l’envie au bout de lui, il lui donna ce qu’elle mendiait, poussa un peu sur ses lèvres pour se nicher dans la chaleur de sa bouche.

Elle ne bougeait pas mais gémissait déjà dans la succion.

Elle était là, femme sans passé, femme dans la tempête, femme aux jambes sanguinolentes, allongée sur ce bordel, sur ce lit de pute, se ce dessus de lit troué par trop de griffes, par le temps qui lui passait dessus sans qu’elle ne bouge, sans qu’elle ne parle, sans que jamais rien ne la perturbe.

Désinvolte, offerte, aspirant ses nœuds, comme un reflex de petite fille.

Elle lui suçait la peau comme si elle en voulait le jus.

Aspiration lente proche d’une douleur qu’il reconnaissait, proche du précipice, dans le rouge, dans la mer agitée du plaisir.

Elle aimait ca, enfin il aimait le penser, qu’elle voulait qu’il la désire longtemps dans les souffles chauds, dans les moiteurs aux odeurs des corps fatigués en sueur de survie.

Il aimait la regarder se réveiller avec lui dans cet instant qui n’a plus de lune, plus de soleil, dans cette nuit sans étoiles avec pour unique couleurs les palpitations bleues et blanches du néon d’en face.

Il aimait prendre dans ses mains, ses cheveux longs, crépus, comme une crinière et la ramener encore plus près de son ventre. Contre son ventre sentir des huit se dessiner par le crane de la petite fille qui se réveille.

Pousser un peu plus loin la porte de sa gorge, rentrer par là ou il y a un fond ou il peut cogner comme en apesanteur toucher le plafond de l’enfer et la sentir gémir et en avoir toutes les vibrations au bout de la queue.

Ce qu’il aimait quand de sa queue il la réveillait, il lui redonnait la vie, il aimait la voir ressusciter jusqu’à rompre l’épais silence qui vivait dans cette putain de chambre d’hôtel.

Il savait qu’elle aimait lui faire tout oublier, comme si elle l’aimait de sa peau, comme si il était sa nourriture, comme si elle n’avait pas bouffé depuis lui, comme si il était indispensable à elle.

le faux marin lui disait aussi des mots d’amour à la fille de l’hôtel, de l’hôtel de l’impasse, il lui disait des trucs qui lui passait par la tête quand elle passait sa langue et qu’elle jouait avec l’air froid et l’air chaud sur son manche dure.

Il lui disait « je t’aime, sens comme je t’aime, sens comme tu es le centre de mes perditions, regarde comme j’aime quand tu me mâches, me dévore de tes soifs » , elle gémissait encore et quand il le lui disait dans le creux de l’oreille, il avait même l’impression qu’elle en jouissait parce qu’elle fermait les yeux et que ca tête se tendait en arrière.

Elle savait écarteler le temps, faire des secondes des siècles, « petite femme aux joues pleine de moi j’assassine tes creux, remplis bientôt tes vides, une dernière fois lèche moi jusqu’au bout , jusqu’à ce que je sente le bruit de la déflagration entre mes cuisses mais que je retienne l’orage, l’éclaire, la dernière turbulence. »

Elle se mit à faire la dernière langue sur le calibre gonflé de désir, il lui dit  « tu aimes», elle poussât un râle comme après avoir été transpercée sauf qu’elle était vide, il mit alors le bout de ses doigt contre sa fente, il murmura le manque dans son cou, elle pleurait d’envie pour lui.

Elle se faisait autiste, basculant son corps de droite à gauche comme pour se retenir de toucher la mort, comme pour se retenir de lui dire «  je te veux », comme pour brasser l’aire de son âme lourde.

Il savait qu’elle savait lui dire ce qu’elle voulait, sans un mot.

Il se mit assis dans son dos, autour d’elle, la hampe collée à ses vertèbres, il se frottait, elle se frottait, elle l’aspirait vers son envie, il se retenait, il aimait se retenir, s’imprégnant de ses mystères, voulant que ne flottent que les vapeurs haletantes de leur haleine mélangées.

Il m’y ses lèvres dans son cou, puis ses dents, devenir le chien de cette chatte qui miaule dans cette chambre d’hôtel ou la nuit c‘étaient eux.

Elle cambra sa petite croupe, les fesses collées à son membre prêt à l’explosion, mais il ne voulait pas la prendre encore, pas la descendre d’un coup, alors il se mis en face de ce con suintant, de cette fausse bouche aux spasmes provocateur, aux contractions d’un streap tease assassin, il prit son sein gauche et pouvait sentir les battements fou de son cœur, elle devint raide comme le condamné avant la mort.

Elle coulait comme une larme épaisse sur sa hampe douloureusement vivante, elle pleurait sur lui toutes les larmes de son ventre comme si il devait en avoir pitié, comme un supplice aphrodisiaque, lié ensemble par un bondage invisible.

Il savait que l’instant était le même pour eux deux, il savait que tout dansait en elle sur la musique de leur sensation, tango indigo sur le plumard défait, ils étaient seuls dans ce monde aux suspensions impalpables.

Petite bouche qui se replie et puis qui pousse, murmure en sève brûlante, chuchotement de fente à queue, elle lui disait « vient » de tous ses sens mais il la voulait résignée, encore plus vide pour la remplir, enfant du diable à genoux qui hurle devant la porte des enfers.

C’est juste quand il sentit qu’elle n’y cru plus, quand elle sentit que l’océan avait versé toutes ses lames, quand sa garde fut baissée qu’alors il la pénétrât d’un seul coup de rein, accostât sur sa terre, la scarifia de l’intérieur pour l’entendre hurler quand il déchargea la dose d’adrénaline si longtemps retenue depuis leur dernière fois.

Dans les souffles qui suivirent, le silence revint à pas de loup, progressivement pendant que lui, il remettait son sac de faux marin sur l’épaule, son sac encore plus lourd de la fille de l‘hôtel, ses mains encore plus sales au parfum du sang de la scarifiée.

L’animelle

  • non pas une écriture à 4 mains, un esprit qui m'accompagnerait pointerai du doigt ce que je dois modifier, je suis dans l'incapacité de juger mes textes, toujours insatisfaite me disant qu'un jour je pondrai un bel oeuf, c'est pour ca que je suis dans la boulimie de l'écriture, je cherche par nature, j'ai le nez acéré et renifle les moindres occasions qui se présentent à moi pour en faire des histoires..j'aurai besoin de côtoyer des gens qui savent, des lettrés, moi qui ne suis de rien et qui voudrait avoir la possibilité de devenir mais autour de moi il n'y a que des gens qui se foutent bien de l'écriture et encore plus des livres. moi j'ai l'impression que c'est quand j'écris que je vis, le reste c'est ..la réalité et toutes ces lourdeurs!

    · Il y a presque 13 ans ·
    Lanimelle 465

    lanimelle

  • Une écriture "à quatre mains" ? Je ne sais pas si c'est la bonne solution pour le moment. Tu nous livres à chaque fois des diamants bruts, mais il faut maintenant que tu apprennes à les tailler pour qu'ils gagnent en valeur. C'est un tout autre travail. C'est plus fatigant, plus contraignant. Cela exige une certaine discipline, mais sans ce travail tes textes garderont toujours cet aspect mal dégrossi qui, certes, fait partie du charme (qui s'opère immanquablement), mais "enferme" aussi ton oeuvre, la ferme à un lectorat plus étendu, plus exigeant.

    · Il y a presque 13 ans ·
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    saint-james

  • je le trouve nul ce texte! les personnages étaient beaux pourtant dans mon esprit mais j'ai été coupé dans l'écriture, vlà qu'on veut me parler et moi ca me dérange! je pense que tu as raison il faut que je me relise que je retravaille le truc mais je m'en sens incapable vu qu'une fois que je suis plus dedans je suis déjà dans autre chose!! il faut que je m'associe avec quelqu'un je le sens depuis longtemps, la véronique est une herbe sauvage, elle pousse seule mais de traviole!

    · Il y a presque 13 ans ·
    Lanimelle 465

    lanimelle

  • Tu nous embarques toujours aussi loin, dans ce corps à corps baroque et brutal, où ça mord, ça scarifie, ça suinte. La peau comme un palimpseste du désir sexuel, du désir de mort. Tatouages qui dessinent la carte du plaisir perdu. Je regrette que tu ne te relises pas (corrige les fautes !!). Et je pense surtout que tes textes gagneraient en force brute si tu les retravaillais. On voit bien en te lisant (je dis bien en TE lisant comme si le texte était tatoué sur ta peau) que tu te laisses emporter par le jaillissement de ton inspiration débordante, toujours à fleur de peau, mais retravailler un texte permettrait de renouveler ce miracle.

    · Il y a presque 13 ans ·
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    saint-james

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