Mariage.

- Monseigneur, vous avez l'avantage de pouvoir décider.

- Mon bon, vos propos oiseux m'étonnent, j'ai connu mieux de votre part.

- Certes Sire, je ne suis point à l'aise en la circonstance.

- Je le vois bien, exposez donc votre grief, ai-je manqué à mes devoirs ?

- Et bien Seigneur …

- Au fait je vous prie, et laissez de côté ces titres ridicules qui ne font que gâcher vos intentions.

S'il vous prend l'envie de mordre, faites-le sans ambages !

- Votre fille est un trésor de beauté et de vertu

- Allons bon, seriez-vous amoureux de ma fille ?

- Cette pensée pourrait me ravir, mais je sais tenir ma place.

- Mais pas votre langue, enfin c'est ce qui me plaît vous concernant.

- Sire, ce roturier est bien brave, son courage n'est plus contestable.

- Ma fille est promise à d'autres cieux.

- Lesquels ? Voyez-vous le pesant dans votre cour, ses sots poudrés en bas de soie, qui ne cherchent que les bons mots et se damneraient pour vous plaire.  Aucun d'eux ne saurait atteindre …

- En voilà assez, retirez-vous et laissez-moi réfléchir !

- Bien entendu Votre …

- Allez dehors, et faites venir ma fille céans !

- Père, vous m'avez convoquée ?

- Non point ma fille, votre présence m'est chère et toujours à point nommé.

- Vos propos ne me semblent pas, comment dire, naturels. Auriez-vous quelque mauvaise nouvelle à m'annoncer ?

- Je m'inquiète pour vous, il est temps de songer à vous marier.

- Je ne suis pas prête.

- Vous n'avez donc pas d'amoureux ?

- Mon père, je ne puis vous répondre.

- Allons ma fille, ce roturier vaillant n'est-il pas à votre goût ?

- Vous êtes bien instruit.

- Ne suis-je pas le Roi ?

- Permettez-moi, Majesté, de demander la main de votre fille.

- Bien, et quels sont vos atouts ?

- Mon sang.

- Très bien, et quoi d'autre ?

- Je, enfin …

- Sachez, mon bon, que ma fille est déjà en main.

- En main ?

- Eh oui !