Marins.

Christophe Hulé

- Les vents sont contraires, les récifs nous attendent, et qu'attendez-vous donc mon Capitaine ?

- Allez-vous donc m'apprendre mon métier ?

- Capitaine, voyez vos hommes sur le pont, ils vous admirent certes, mais pensent à leurs familles.

- Eh bien c'est heureux, que le Bon Dieu les bénisse !

- Sans vouloir blasphémer, le Bon Dieu ne peut rien si vous persistez.

- Auriez-vous quelque grief, vous sentez-vous mon égal ?

- Je n'ai aucune prétention, sinon de vous avertir que votre témérité serait louable si elle n'engageait que vous.

- Et que dois-je en penser ?

- Peu m'importe à vrai dire, vous avez saisi, je crois, le message.

- Bien moussaillon …

- Je suis Officier Monsieur.

- Que me conseillez-vous donc ?

- De renoncer à cette folie et d'attendre que les vents se couchent.

- Et moi de même, n'est-ce pas ?

- Monsieur, les plus grands savent s'incliner quand la sagesse l'impose, et cela vaut toutes les victoires.

- Mon ami, vous avez sans doute raison, et je dois reconnaître que, malgré votre âge, vous m'avez donné une bonne leçon. Mais que cela reste entre nous, suis-je bien clair ?

- Oui Mon Capitaine !

- Bien, je vous laisse ordonner à vos hommes la manœuvre qui convient.

- Mes hommes ?

- Oui gamin, et compte sur moi, à notre retour, pour te faire nommer Capitaine.

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