Masquée

alias

Certains jours sont comme ça, on a l’impression que tout s’écroule autour de nous. Plus un brin d’herbe auquel se raccrocher. L’espoir est absent et on se laisserait volontiers tomber, sans fin. Chute apaisante.

Et puis tous ces masques que nous sommes obligés de porter, selon les situations et les personnes que l’on voit. Je me sens comme le Jeune Lorenzo, perdue derrière un masque que l’on ne peut désormais plus enlever. Prisonnier d’une vie qui n’est pas la nôtre, sans plus d’envie. Et le temps passant vous fait accepter ce masque. La distance avec ceux que vous aimiez se creuse. Aimiez oui, parce qu’un masque ne peut aimer, ne peut sentir, non il ne peut vivre. Sournois, il prend toutes les allures et fini par vous corrompre au plus profond, si bien que lorsque vous en prenez conscience il est trop tard. Vous êtes quelqu’un d’autre. Plus aucun pas en arrière n’est possible.  Prendre une décision, acte qui s’impose alors. Désormais il s’agit de savoir si vous continuerez à mentir au monde et à vous-même, vivant la vie d’un autre sans jamais être heureux ou si vous êtes assez brave pour aller de l’avant et  vous construire un autre « moi », davantage ressemblant à votre idéale.

Le sarcasme, masque de ma salvation, je lui suis redevable et il sait me le rappeler. Jamais il ne me quitte. Je suis lui, il est moi. Il me veut, pour lui seul et m’isole. Je n’ai plus de contact avec le monde. Il est mon sauveur, mon ami, mon confident. Il est ma prison d’ironie.

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