Masques & madeleines

Seb Fontenay Meaza

Les objets du souvenir

Comme Proust et sa madeleine, ces masques ont eu un effet sur ma mémoire. Ils auraient pu me transporter dans une case au Ghana, un champ de bataille au Kenya ou en plein milieu d'une grande fête nigériane.

Mais ils m'ont transporté à Corme Royal.

Ils m'ont ramené en enfance, dans les bois de mon grand père. Ils m'ont rappelé ses yeux, son visage et ses mains. Ses mains d'homme durement tendre et tendrement dures. Ces mains qui savaient tout faire. Et j'ai souris. Pendant longtemps j'ai eu du mal, mal quand j'y pensais et quand je regrette de ne pas avoir pu profité comme je l'entendais. Mal d'avoir perdu un modèle. Mal de ne plus pouvoir l'aimer. Mais en devenant plus grand, pas vraiment adulte, juste plus grand., en voyageant, j'ai compris qu'il serait toujours la. Pas comme un fantôme. Non il est là. En moi. Dans mon caractère. Peut-être un peu dans ma gentillesse. Il est là dans mes voyages, parce qu'au final c'est ce qu'il m'a légué. Un besoin d'aider, de rencontrer et de vivre. J'aimerai suivre son chemin. Alors j'essaie d'aider à ma manière. De sourire et de partager, comme lui m'a regardé et m'a transmis.

Papi.

C'était quand même une chouette époque. Une époque qui me sert de base aujourd'hui. Et quand je pleurerai ce soir. Ou demain. Ou un autre jour. Ce sera une joyeuse tristesse. Parce que j'aime a me rappeler de toi.

Et de tes mains. 

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