Matos'complainte

billie

Tu crois quoi ? Tu crois qu’ils vont la prendre ta truc ? Encore une fois tu espères, pauvre petite chose noire et blanche ! Voilà, c’est à ça que je te résume, des lettres écrites en noires sur une page blanche que tu essaies tant bien que mal de gribouiller sur ton ordi. Pff, pathétique ! Depuis combien de temps déjà ? Depuis ce jour où tu écrivis ta première nouvelle « l’enfant des vagues », il aurait mieux valu qu’il y ait une panne de courant ! Pas de sauvegarde de document, pas de premier prix à ce petit concours dans la ville qui t’inspira alors…Châtelaillon…T’as trop bu la tasse ma parole, toi la rochelaise de quarante-six ans ! Pan ! Je l’ai dit ! Lâché ton âge canonique, que tu ne caches pas d’ailleurs…ça t’apprendra à t’être accroché à ton clavier, à avoir récidivé dans la nouvelle psycho-machinchose des concours de provinces. Certains ont été séduit, d’autres non et tu en as fait un petit recueil, sympa d’ailleurs…enfin…je me plais à l’oublier aisément…Pendant ce temps tu devenais prof de conduite, après l’animation des bambins en centre de loisirs, belle reconversion ! T’aurait mieux fait d’y rester, le cul dans ta bagnole à assener des « à droite, clignotant, freine ! Freine ! » Non, t’as pas pu, t’as continué à rédiger tes idées les plus folles en histoires diverses et variées, comme « Clair obscur d’une nuit d’été » tout un programme ! Ou bien « Le dernier des Isembert » roman alliant l’historique au fantastique écrit pour tes deux fils, ils l’ont lu au moins ? Et que les éditions Gestes ont eu le « courage » de t’éditer. Non, allez, tu ne vas pas pleurer ? T’en as vendu, oui, je te le concède, bof…Du coup t’as changé de métier, comme ça ? Sur un coup de tête ? C’est bien toi ça, tu deviens alors commerciale serviable à souhait, vu que tes écrits ne fonctionnent pas assez pour en vivre. Mais qu’importe, pauvre petite espérance, tu t’accroches encore, passant du doute au désespoir, tu as des nouvelles et un petit vaudeville dans ton tiroir, prêt à être dégainé. Quelquefois tu écris pour ce site, comment s’appelle-t-il déjà ? Weloveswords ? Et tu crois qu’ils vont faire attention à toi ? Et tu voudrais que je t’aide pour ta biographie ? Mais tu rêves, non, tu divagues. Quoi ? Non, tu ne vas pas te suicider littérairement maintenant ? Je m’amuse trop bien, moi, ton clavier, à rédiger les âneries que tu penses, à pianoter tes déliriums artistiques sur ton vieux coucou. Allez, soi pas vache, ça roule nous deux, on fait une bonne équipe non ?

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